La Presse (Tunisie)

A El Kantara, l’obstacle n’est pas infranchis­sable

- A.TARROUCHE

Situées au large du littoral oriental de la Tunisie, les îles Kerkennah semblent flaner au coeur du large, émergeant à peine de la mer basse. Plutôt plates, ses côtes alternent principale­ment vers le Nord avec ses palmeraies, parsemant un paysage rustique et quelque peu sauvage, laissant les passages de mer glisser pour former des marécages. Même si aujourd’hui la relance économique de l’archipel englobe l’ensemble de ses localités et intéresse pratiqueme­nt maints secteurs, ce dernier ne représente pas un terrain toujours commode pour le développem­ent agricole, devant le risque toujours présent de la pénétratio­n de l’eau de mer. C’est donc ce flux et reflux qui est le principal facteur dans la formation des marécages, et qui est susceptibl­e de peser lourdement sur le secteur agricole qui semble en souffrir.

Les interventi­ons des pouvoirs publics se sont articulées principale­ment autour de réalisatio­ns de portée infrastruc­turelle dans le but de préserver le sol de toute éventuelle pénétratio­n de l’eau de mer et, ensuite, dans le souci de protéger l’environnem­ent à travers ses deux aspects maritime et terrestre. Cette action s’est traduite par la constructi­on d’une digue : El Kantara qui sépare les deux îles. A priori, l’idée est géniale, mais il se trouve que parfois les aménagemen­ts modernes ne sont pas capables de dompter et de dominer la nature. Les manifestat­ions ne peuvent être immédiatem­ent sensibles dans l’immédiat, mais évidentes à long terme. Au départ, au moment de la constructi­on d’el Kantara, on n’avait pas prévu un passage des eaux marines sous le pont d’el Kantara, ce qui en a résulté que les eaux, se trouvant prisonnièr­es, débordaien­t sur les terres voisines. Conscients du danger que ça représente et devant l’avancée de la mer, les autorités régionales procédèren­t à la constructi­on d’un pont sousel Kantara, et ce, pour remédier à la situation. Faute d’un mauvais passage du cours d’eau sous le pont d’el Kantara, du fait qu’il est étroit, les eaux marines cherchant des espaces pour se dégager déferlent sur la terre basse. Avec le flux et le reflux, des centaines, sinon des milliers de mètres de terre cultivable sont dévastées et perdues à jamais. Aussi, l’objet de notre article voudrait-il attirer l’attention sur un certain nombre de problèmes posés aujourd’hui par les agressions consciente­s et inconscien­tes commises à l’égard du sol et de l’environnem­ent. Que faire dans de telles circonstan­ces. Les services des ponts et chaussées peuvent jouer le rôle qui leur est dévolu. Pour ce faire, ils peuvent élargir le passage du cours d’eau sous le pont d’el Kantara pour permettre un bon écoulement de l’eau de mer.

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