La Presse (Tunisie)

Délibérati­ons contre l’ancien chef de campagne de Trump

Les faits qui lui sont reprochés — fraudes fiscale et bancaire — remontent à une période antérieure à la campagne mais ont été révélés grâce aux investigat­ions liées à cette période

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AFP — Les douze jurés du procès de l’ex-chef de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, se sont retirés hier pour délibérer au tribunal d’alexandria, près de Washington, dans le premier procès découlant de l’enquête russe du procureur spécial Robert Mueller. L’ex-influent consultant politique âgé de 69 ans est accusé de fraudes fiscale et bancaire liées aux dizaines de millions de dollars tirés de ses activités de conseil auprès de l’ex-président ukrainien, Viktor Ianoukovit­ch, soutenu par Moscou. Des faits antérieurs à son passage à la tête de la campagne Trump en 2016 et distincts des soupçons de collusion avec Moscou mais mis au jour au cours des mêmes investigat­ions. L’enquête de Robert Mueller est régulièrem­ent la cible des foudres du président américain, qui dénonce sans relâche une «chasse aux sorcières». Les jurés, six femmes et six hommes, doivent trancher sur dix-huit chefs d’accusation. Leur verdict pourrait tomber d’ici la fin de la semaine. Lors des déclaratio­ns finales hier, l’accusation emmenée par le procureur Greg Andres a affirmé que Paul Manafort avait «menti» pendant des années, d’abord pour éviter le fisc quand il gagnait des millions de dollars en Ukraine puis pour tromper les banques et obtenir de juteux prêts lorsque Viktor Ianoukovit­ch a fui l’ukraine en 2014.

Entre 2010 et 2014, M. Manafort a contrôlé 31 comptes bancaires à l’étranger, par lesquels sont passés «plus de 60 millions de dollars», a expliqué le procureur.

Sur ce total, 15 millions de dollars ont servi à financer «ses dépenses et celles de sa famille», dont des costumes, maisons et lourdes factures de paysagiste. Lorsque les revenus sont venus à manquer, il aurait fait de fausses déclaratio­ns aux banques pour obtenir des prêts.

La défense, elle, s’est attachée à blâmer son ancien associé, Rick Gates, 46 ans, qui a plaidé coupable il y a plusieurs mois et qui coopère avec l’équipe Mueller. «Paul Manafort lui faisait confiance», a affirmé son avocat Kevin Downing, décrivant un Paul Manafort trop accaparé par ses activités pour s’occuper de toutes ces transactio­ns. Risquant déjà de passer le restant de ses jours en prison avec ces poursuites, M. Manafort doit affronter un second procès en septembre, toujours dans le cadre de l’enquête du procureur spécial. Parmi la trentaine d’individus déjà visés par Robert Mueller, dont une majorité de Russes, Paul Manafort est le seul Américain à avoir refusé de passer un accord avec la justice pour éviter un procès.

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