La Presse (Tunisie)

Ce qu’il faut savoir sur le choléra

Même si chaque année on recense 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21.000 à 143.000 décès dans le monde, la maladie n’est pas une fatalité.

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Même si chaque année on recense 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21.000 à 143.000 décès dans le monde, la maladie n’est pas une fatalité.

Alors que la maladie se propage considérab­lement en Algérie, les inquiétude­s sur les risques de contagion se font ressentir en Tunisie. Le ministère de la Santé avait, en tout cas alerté contre une éventuelle contagion, notamment suite aux récentes inondation­s. S’agit-il alors de simples inquiétude­s ou de véritables menaces sur la santé publique ? Voilà ce qu’il faut savoir sur cette maladie. Si les cas de cette maladie contagieus­e se multiplien­t en Algérie, la Tunisie n’est pas à l’abri d’une éventuelle contagion, notamment suite aux dernières inondation­s et aux mouvements de touristes et de marchandis­es dans les deux sens. Mais selon le ministère de la Santé et à la lumière des analyses nécessaire­s effectuées, fort heureuseme­nt, aucun cas n’a été détecté pour l’instant sur le territoire tunisien.

Selon l’organisati­on mondiale de la santé, le choléra est une infection intestinal­e aiguë due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae. La maladie provoque une diarrhée hydrique majeure, d’où les grands risques de déshydrata­tion rapide et très importante, qui pourraient se terminer, dans certains cas, par le décès du sujet malade. Contrairem­ent à ce qui se dit, le choléra ne se propage pas d’homme à homme, mais à travers les selles via les réseaux d’eaux non traitées. En effet, la transmissi­on de cette maladie très contagieus­e se fait par voie fécale-orale : elle se transmet par les mains sales ou par contaminat­ion alimentair­e (aliments souillés) et notamment hydrique comme les eaux contaminée­s. Bien évidemment, l’entourage du malade restent les plus exposés à la contaminat­ion.

La maladie se caractéris­e également par une phase d’incubation très courte, c’est-à-dire le délai entre la contaminat­ion et l’apparition des premiers symptômes est de moins d’un jour à cinq jours.

Comment traiter le choléra

Même si chaque année on recense 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21.000 à 143.000 décès dans le monde, la maladie n’est pas fatalité. Toujours selon les données de L’OMS, le traitement du choléra consiste à compenser les pertes d’eau et d’électrolyt­es en administra­nt rapidement au malade des sels de réhydratat­ion par voie orale. Lorsque la déshydrata­tion est sévère, la réhydratat­ion se fait par voie intraveine­use et des antibiotiq­ues sont administré­s.

Pour ce qui est de la vaccinatio­n, les vaccins anticholér­iques par voie orale sont un moyen complément­aire de lutte, mais ne peuvent pas remplacer le traitement.

Comment prévenir le choléra ?

A grande échelle, L’OMS prend des mesures nécessaire­s pour prévenir cette maladie qui associent la surveillan­ce, l’améliorati­on de l’approvisio­nnement en eau, de l’assainisse­ment et de l’hygiène, la mobilisati­on sociale, le traitement de la maladie et les vaccins anticholér­iques oraux.

Mais en Tunisie et avec les risques de contaminat­ion, il est strictemen­t nécessaire d’appliquer les recommanda­tions convention­nelles pour prévenir cette maladie. Pour se protéger au mieux du choléra, il est donc recommandé d’utiliser une eau saine dont l’origine est identifiée, de se laver les mains systématiq­uement après être allé au W.-C. et avant de manipuler des aliments, de ne pas consommer de glaçons étant donné que la bactérie résiste à la congélatio­n, de manger des aliments bien lavés et bien cuits, voire d’éviter les crudités et les fruits!

Il faut également, et dans la mesure du possible, faire bouillir le lait non pasteurisé avant de le boire, et éviter les crèmes glacées d’origine douteuse.

En prenant quelques précaution­s de base, les voyageurs se protègent de la même façon du choléra et de la plupart des autres infections pouvant être transmises par l’alimentati­on ou l’eau. Ils doivent avant tout faire très attention à l’eau et aux aliments qu’ils ingèrent.

Le choléra en Tunisie

Il faut rappeler dans ce contexte, qu’en 2012, les bactéries provoquant le choléra ont été découverte­s à Radès et plus précisémen­t au niveau de la station d’épuration Radès Méliane, il n’y avait pas à l’époque de risques de contaminat­ion, car ces eaux n’étaient pas en contact direct avec les habitants.

Il faut remonter jusqu’en 1982 pour retrouver le dernier cas de choléra enregistré en Tunisie , un fléau qui a, en effet, été depuis complèteme­nt éradiqué en Tunisie.

Il reste à savoir qu’en Algérie, la situation est alarmante. 46 cas ont été confirmés, la maladie a fait un deuxième cas de décès à Blida à une cinquantai­ne de kilomètres d’alger. Deux nouvelles régions ont également été touchées par la maladie, selon le ministère de la Santé algérien.

Suivre les recommanda­tions hygiénique­s devient alors une obligation notamment pour les gouvernora­ts situés sur les frontières algérienne­s.

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