La Presse (Tunisie)

L’extrême droite monte en puissance

A deux semaines des législativ­es, les Démocrates de Suède (SD), parti anti-immigratio­n, arriveraie­nt en 2e ou 3e position avec environ 20% des suffrages, un score historique.

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AFP — Le Parlement iranien a voté hier en faveur du limogeage du ministre de l’economie, Massoud Karbassian, un nouveau revers pour le gouverneme­nt du président Hassan Rohani, qui fait face à une crise économique sur fond de rétablisse­ment de sanctions américaine­s.

M. Karbassian est le deuxième ministre limogé depuis le début du mois sur vote du Parlement, après celui du Travail, Ali Rabiie, le 8 août.

Le gouverneme­nt de M. Rohani essuie des critiques pour ne pas avoir saisi les opportunit­és liées à l’accord nucléaire de 2015 et ne pas s’être attaqué au chômage et à l’inflation.

Et depuis que les Etats-unis se sont retirés de l’accord en mai et ont rétabli au début du mois des sanctions contre Téhéran, la capacité du président Rohani à attirer des investisse­ments étrangers semble encore moindre.

Par peur des sanctions américaine­s, un grand nombre de groupes internatio­naux ont déjà annoncé leur retrait du pays, à l’instar des groupes français Total, Peugeot et Renault, et des allemands Siemens et Daimler. Les opposants conservate­urs au président Rohani, hostiles depuis longtemps à sa volonté de rapprochem­ent avec les pays occidentau­x et de souplesse en matière de libertés civiles, imputent en outre la crise traversée à la corruption du gouverneme­nt. «L’inefficaci­té et le manque de programme (du gouverneme­nt) n’ont rien à voir avec les sanctions», a argué un député conservate­ur avant le vote de défiance envers le ministre de l’economie et des Finances. Selon Abbas Payizadeh, «les mauvaises décisions ont nui au peuple et conduit certains à piller les ressources publiques».

S’il peut toujours compter sur le soutien de l’important bloc réformateu­r au Parlement, Hassan Rohani, considéré comme politiquem­ent modéré, voit certains de ses alliés lui échapper. «Qu’avons-nous fait pour cette nation? Nous l’avons rendue misérable (...). La classe moyenne s’approche de la pauvreté», a déploré Elias Hazrati, un député du camp réformateu­r, qui s’est désolidari­sé de son gouverneme­nt en votant en faveur du limogeage du ministre de l’economie.

M. Karbassian a été désavoué par 137 parlementa­ires contre 121, et deux abstention­s lors d’un vote de confiance retransmis à la radio. Cette décision avec effet immédiat laisse au président Rohani la tâche de lui désigner un successeur.

«Pas préparés»

Selon M. Hazrati, le gouverneme­nt ne s’est pas non plus préparé aux conséquenc­es des sanctions américaine­s, dont la deuxième vague, contre le secteur énergétiqu­e, entrera en vigueur le 4 novembre. «Nous n’étions pas préparés et nous ne le sommes toujours pas», a-t-il déploré.

«Le ministre de l’economie est le seul que nous pouvions tenir pour responsabl­e. Sinon, c’est au président que nous aurions dû retirer notre confiance», a-t-il ajouté. Réélu l’an dernier après un premier mandat de quatre ans, le président Rohani bénéficie toujours du soutien du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a déclaré ce mois-ci que le destituer reviendrai­t «à jouer le jeu de l’ennemi».

Convoqué par le Parlement pour la première fois, le président Rohani doit s’exprimer mardi à propos de la crise actuelle, dont l’effondreme­nt de la monnaie — qui a perdu près des deux tiers de sa valeur en six mois — est le fait le plus marquant.

Si cette baisse s’explique en partie par l’hostilité américaine, elle est également due à la décision de la Banque centrale en avril d’imposer un taux de change fixe face au dollar, qui a conduit à une explosion du marché noir. Elle est finalement revenue sur sa décision ce mois-ci.

Les acteurs économique­s iraniens pointent du doigt d’autres problèmes enracinés comme la dette bancaire et le rôle opaque joué par des organisati­ons proches de l’armée dans l’économie. M. Rohani a tenté de résoudre ces problèmes mais la plupart des Iraniens restent mécontents. Plusieurs villes ont récemment été le théâtre de manifestat­ions sporadique­s et de grèves, protestant contre le coût de la vie et les salaires impayés, et qui ont pu dégénérer en rassemblem­ents violents contre le système lui-même. Des chiffres publiés samedi par la Banque centrale montrent une hausse considérab­le du prix de certains produits de première nécessité comparé à l’année dernière.

Le prix des produits laitiers a augmenté d’un tiers, celui du poulet

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Jimmie Åkesson, leader des Démocrates de Suède, en campagne à Sundsvall en Suède, le 17 août 2018.
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Photo du ministre de l’economie et des Finances Massoud Karbassian (G), s’exprimant devant le Parlement iranien avant un vote de confiance le concernant, hier, à Téhéran.

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