Les librairies toujours très sollicitées
Même avec l’abondance et la variété de l’offre dans les grandes surfaces, les Tunisiens sont enclins à préférer les papeteries.
Septembre pointe le bout de son nez. Les intempéries successives, rappellent aux élèves qu’une nouvelle rentrée scolaire est sur le point de démarrer, et incitent les parents à songer aux préparatifs d’une nouvelle année, — qu’ils souhaitent, faut-il le dire, paisible —. Parents et enfants commencent déjà à se ruer sur les librairies et les grandes surfaces pour effectuer les achats scolaires. Mais il paraît que les Tunisiens ont tendance à opter pour les librairies plutôt que pour les grandes surfaces, en dépit d’une communication bien ficelée, des promotions et de la large gamme de choix qu’elles offrent à leurs clients. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le consommateur tunisien ne veut pas rompre avec les librairies et les papeteries qui demeurent, semble-t-il, sa première destination pour faire ses achats en la matière. Une étude sur le comportement des consommateurs tunisiens, publiée par L’INC en 2015, affirme que le Tunisien préfère recourir aux magasins spécialisés, au lieu des grandes distributions. C’est la veille du week-end, à 18h00. A l’entrée de l’un des hypermarchés les plus connus de la banlieue nord de Tunis, un rayon a été aménagé pour faire office d’exposition d’articles de fourniture scolaire. Rangés par noms de marques, les produits importés n’attirent pas les acheteurs, sans barguigner, en raison de leurs prix exorbitants. Même s’il est difficile de résister aux couleurs clinquantes et aux articles à l’effigie des héros des dessins animés. Devant le tas de cahiers — non subventionnés doit-on préciser — les parents examinent chaque article, comme s’il s’agissait d’un habit à essayer. La liste à la main, Sirine, une fillette de 8 ans, inscrite en 4e année primaire, cherche des yeux la couleur qui devrait correspondre au cahier de lecture. Avec ses yeux espiègles, elle n’omet pas, à chaque fois, de jeter un coup d’oeil sur le prix indiqué sur les étals, et de commenter «ces cahiers sont chers !», en s’adressant à sa mère. Les étalages des cartables, quant à eux, étaient complètement désertés, certainement à cause des prix onéreux, hors de portée. Pour les parents, il n’est pas question de gaspiller le moindre sou. Il s’agit de se procurer l’essentiel, inscrit au préalable et de quitter le plus tôt possible ce rayon aguicheur, qui hypnotise souvent des gamins qui souhaiteraient tout avoir. A quelques kilomètres de cet endroit, toujours dans le Grand-tunis, la librairie du coin d’une cité résidentielle était assez animée. Trois vendeuses debout derrière le comptoir, s’attellent à servir les clients un par un. La caissière, absorbée par son travail, scanne machinalement les articles, sans cligner des yeux. Les clients font la queue et les employées n’arrivent plus à répondre à leurs nombreuses et incessantes demandes. «Notre clientèle est fidèle à notre magasin pour deux raisons : sa proximité et la disponibilité des cahiers subventionnés. Nous disposons de toutes les gammes et de tous les choix. Nous savons, par coeur les besoins de chaque client», dévoile la propriétaire de la papeterie.
Une quinzaine de jours nous séparent du jour officiel de la nouvelle année scolaire, les familles tunisiennes, désormais, se préparent à une nouvelle rentrée !