Réformer avec le courage politique nécessaire
Voilà un an jour pour jour, c’était le 26 août 2017, j’ai publié un article au journal La Presse intitulé : « Redonner de l’espoir aux Tunisiens »dans lequel je suppliais le chef du gouvernement d’agir vite en vue de mettre fin aux dérapages économiques des dernières années et éviter à la Tunisie le scénario grec.
Or aujourd’hui je constate avec regret que malgré une légère reprise économique, la situation générale du pays ne s’améliore guère et le moral du citoyen tunisien reste en berne.
Et ce qui m’inquiète le plus, c’est la dévaluation persistante de notre monnaie nationale, le dinar tunisien, qui a été très mal menée, durant les huit dernières années perdant à peu près 80% de sa valeur de 2010. Cette baisse vertigineuse du dinar a affecté de manière drastique le pouvoir d’achat du citoyen tunisien et la santé économique de nos entreprises avec pour conséquence un appauvrissement progressif de la population.
Afin d’atténuer cette baisse et relancer de manière durable l’économie nationale, il est urgent : • D’assainir nos finances publiques à travers une politique d’austérité qui demandera à nous tous un effort équitablement réparti tout en faisant appel à nos ressources propres et en limitant le recours massif à l’endettement. • De réduire le déficit de la balance commerciale en rationalisant nos importations surtout pour les produits ayant un équivalent fabriqué en Tunisie, et ce, de manière à améliorer nos réserves en devises qui sont tombées de 120 jours en août 2016 à 70 jours en août 2018 • D’engager les réformes structurelles nécessaires portant notamment sur les entreprises publiques et les caisses de retraite devenues avec le temps un vrai fardeau pour le budget de l’etat, la Caisse générale de compensation, qui ne profite qu’en très petite partie aux citoyens nécessiteux, le système bancaire et plus précisément l’accès aux crédits pour les très petites entreprises ….
Monsieur le chef du gouvernement, il vous reste encore 15 mois pour redresser la situation avec le courage politique nécessaire et mettre en oeuvre les réformes nécessaires à la relance de notre économie, abstraction faite de notre avenir politique qui de toute façon se jouera en grande partie en fonction de l’état dans lequel vous laisserez le pays à la fin de votre mandat .
Sachez enfin Monsieur le chef du gouvernement que l’histoire ne retiendra que les hommes et les femmes qui auront servi avec courage et abnégation leur pays.