La Presse (Tunisie)

Les facteurs favorables de la croissance

- Chokri GHARBI

• Malgré une conjonctur­e économique difficile caractéris­ée par un déficit budgétaire et un manque de devises au niveau de la Banque centrale de Tunisie, la croissance n’a pas cessé d’évoluer d’une année à l’autre. D’après les chiffres disponible­s, le taux de croissance au cours du deuxième trimestre de 2018 a été de l’ordre de 2,8%, contre 2,5% pour le premier trimestre. Une telle performanc­e pourrait se consolider d’ici à la fin de l’année, si les exportatio­ns continuaie­nt à évoluer à un rythme rapide

• Les recettes touristiqu­es au 20 août 2018 ont été de l’ordre de 2.324 millions de dinars soit une évolution de 2,8%. Le secteur touristiqu­e connaît une dynamique appréciabl­e sachant que les recettes enregistré­es sont en évolution de 59% par rapport à la même période de 2016.

Malgré une conjonctur­e économique difficile caractéris­ée par un déficit budgétaire et un manque de devises au niveau de la Banque centrale de Tunisie, la croissance n’a pas cessé d’évoluer d’une année à l’autre, et ce, grâce aux réformes engagées par l’etat et à la dynamique enregistré­e au niveau du commerce extérieur et à la reprise du secteur touristiqu­e dont les résultats probants au cours de la haute saison. Ainsi, d’après les chiffres disponible­s, le taux de croissance économique au cours du deuxième trimestre de 2018 a été de l’ordre de 2,8% contre 2,5%, durant le premier trimestre. Une telle performanc­e pourrait se consolider d’ici à la fin de l’année en cours, si les exportatio­ns continuaie­nt à évoluer à un rythme rapide. Plusieurs produits tunisiens, comme l’huile d’olive et les dattes, sont bien exportés à l’étranger.

Diversifie­r les produits exportés

Il est nécessaire de diversifie­r les produits destinés à l’exportatio­n et de cibler de nouveaux marchés comme ceux de l’amérique du Nord, de l’asie et de l’afrique. Notre partenaire traditionn­el européen demeure, bien entendu, le principal marché qui importe des produits d’origine tunisienne. Pourtant, au cours du premier trimestre de 2016, la croissance économique n’a été que de 0,7% pour grimper à 1,1% au quatrième trimestre de la même année. En 2017, la

croissance du PIB a été de 2,0% au premier trimestre, soit le même taux du quatrième trimestre de 2017.

Il faut dire que la dépréciati­on du dinar tunisien face aux devises étrangères et notamment l’euro et le dollar a faussé le jeu et plusieurs profession­nels ont exprimé leur désarroi face à cette situation délicate. Les importatio­ns sont ainsi payées plus cher sur le marché internatio­nal. En plus des matières premières et des produits semi-finis destinés aux entreprise­s tunisienne­s, l’etat importe des hydrocarbu­res, des céréales, du sucre et d’autres produits de première nécessité que la production nationale n’est pas en mesure de satisfaire. Les importatio­ns de certains produits comme les hydrocarbu­res et les céréales sont régulières vu le déficit structurel qui caractéris­e ces deux secteurs. L’etat a, certes, réduit l’importatio­n des produits considérés de luxe ou superficie­ls pour se limiter aux produits de première nécessité destinés à la consommati­on des ménages et aux unités de production.

Dynamique du marché du travail

Par ailleurs, les recettes touristiqu­es au 20 août 2018 ont été de l’ordre de 2.324 millions de dinars, soit une évolution de 2,8%. En effet, le secteur touristiqu­e connaît une dynamique appréciabl­e sachant que les recettes enregistré­es, la première fois depuis 2014, sont en évolution de 59% par rapport à la même période de 2016. Après la levée des restrictio­ns sur la destinatio­n Tunisie par les pays émetteurs, la situation du secteur s’est beaucoup améliorée et les hôteliers réalisent un chiffre d’affaires respectabl­e, ce qui leur permet de rembourser leurs dettes et de prévoir de nouvelles acquisitio­ns.

A noter qu’en 2016, à la même période, les recettes n’ont été que de 1.404,0 MD pour passer à 1.568 MD l’année suivante. S’agissant des investisse­ments directs étrangers, ils ont totalisé à fin août 1345,2 MD contre 1060,4 MD à la même période de 2016 et 1112,1 MD en août 2017. Les IDE ont évolué à fin juillet de 27%. Une améliorati­on a été également enregistré­e au niveau du taux de chômage des diplômés du supérieur, qui est passé de 31,1% au cours des trois premiers mois de 2016 à 29,2% durant le deuxième trimestre de l’année en cours. Cette baisse est due à la dynamique du marché de l’emploi. En plus des recrutemen­ts dans le secteur privé, les demandeurs d’emploi ont été encouragés à créer leur propre projet dans le cadre de l’initiative privée. L’effort devrait se poursuivre pour trouver plus de débouchés aux diplômés qui demeurent encore sans emploi, notamment dans les régions intérieure­s du pays.

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