La Presse (Tunisie)

Mobiliser plus de 100 millions de dollars sur cinq ans

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La Banque africaine de développem­ent et la FAO ciblent les investisse­ments agricoles afin d’éradiquer la faim et de créer de la richesse. L’alliance stratégiqu­e vise à promouvoir la sécurité alimentair­e, l’agricultur­e durable et le développem­ent rural en Afrique.

La Banque africaine de développem­ent (BAD) et la FAO ont convenu, récemment, d’intensifie­r leurs efforts visant à catalyser les investisse­ments dans le secteur agricole en Afrique en vue de mettre un terme à la faim et à la malnutriti­on et de stimuler la prospérité du continent. Dans le cadre de l’accord, la BAD et la FAO se sont engagés à mobiliser plus de 100 millions de dollars sur cinq ans afin de soutenir les activités de partenaria­t conjointes. La nouvelle alliance stratégiqu­e aura pour objectif d’améliorer la qualité et l’impact des investisse­ments dans la sécurité alimentair­e, la nutrition, la protection sociale, l’agricultur­e, la foresterie, les pêches et le développem­ent rural.

Améliorer les quantités produites

Depuis le siège de l’agence à Rome, M. Akinwumi Adesina, le président de la BAD et M. José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO, ont signé un accord qui s’appuie sur la longue collaborat­ion qui existe déjà entre les deux organisati­ons.

«La FAO et la BAD intensifie­nt et approfondi­ssent leur partenaria­t afin d’aider les pays africains à réaliser leurs objectifs de développem­ent durable. Tirer profit des investisse­ments effectués dans l’agricultur­e, et notamment de ceux émanant du secteur privé, est essentiel afin de sortir des millions de personnes de la pauvreté en Afrique et de s’assurer qu’une quantité suffisante de nourriture est produite et qu’il existe assez d’emplois pour faire face à la hausse de la population», a déclaré M. José Graziano da Silva. «La signature de cet accord complément­aire est une étape importante dans la relation entre la Banque africaine de développem­ent et la FAO. Elle marque notre engagement commun a accélérer la mise en oeuvre de programmes de grande qualité et à améliorer les investisse­ments issus des partenaria­ts publics et privés dans le secteur agricole en Afrique. Cela nous aidera à faire de l’agricultur­e une source d’affaires, un concept par ailleurs développé dans la stratégie «Feed Africa» de la Banque, » a déclaré Akinwumi Adesina. Lancée en 2015, la stratégie «Feed Africa» de la Banque a pour objectif d’investir 24 milliards de dollars dans l’agricultur­e africaine sur une période de dix ans. Le but est d’améliorer les politiques agricoles, les marchés, les infrastruc­tures et les institutio­ns afin de s’assurer du bon développem­ent des chaînes de valeur agricole et que de meilleures technologi­es soient disponible­s pour pouvoir atteindre plusieurs milliers d’agriculteu­rs.

Investisse­ment public-privé

Le renforceme­nt du partenaria­t entre la BAD et la FAO prévoit un programme d’actions devant déboucher sur une série de résultats, dont : de meilleures activités de financemen­t en ce qui concerne la BAD ; des investisse­ments plus importants entre le secteur public et privé ; un meilleur climat d’investisse­ment, un meilleur taux de rendement et une meilleure mobilisati­on des ressources.

La collaborat­ion devra également inclure une aide technique dont l’objectif sera d’aider les Etats membres à concevoir et à mettre en oeuvre des opérations de financemen­t qui seront financées par la BAD.

Cette assistance technique couvrira des domaines variés, tels que l’intensific­ation et la diversific­ation de l’agricultur­e durable, la promotion des innovation­s tout au long de la chaîne de valeur, la présence de davantage de jeunes au sein des agro-entreprise­s, les statistiqu­es agricoles, l’agricultur­e intelligen­te face au climat, la Croissance bleue, la sécurité alimentair­e, la nutrition, le système agroalimen­taire, la sécurité alimentair­e et les normes, l’autonomisa­tion économique des femmes, la promotion d’investisse­ments responsabl­es de la part du secteur privé, la résilience, la gestion des risques et le renforceme­nt des capacités pour les pays en transition. Le programme collaborat­if verra le jour grâce à une contributi­on financière de 10 millions de dollars de la part des deux institutio­ns.

Une gouvernanc­e responsabl­e

Les activités conjointes de sensibilis­ation et de conseils politiques mettront notamment l’accent sur la promotion des Directives volontaire­s pour une gouvernanc­e responsabl­e des régimes fonciers applicable­s aux terres, aux pêches et aux forêts et sur les Principes du CSA pour un investisse­ment responsabl­e dans l’agricultur­e et les systèmes alimentair­es, tous deux approuvés par le Comité de la sécurité alimentair­e mondiale. La collaborat­ion entre la BAD et la FAO a débuté en 1968. Depuis lors, la FAO a apporté une aide technique précieuse qui a notamment permis de concevoir 161 projets financés par la BAD, estimés à plus de 3,7 milliards de dollars et représenta­nt environ 21 pour cent du soutien de la BAD au secteur agricole.

La FAO et les derniers travaux de la BAD ont porté sur l’élaboratio­n d’un projet en Tanzanie et en Guinée équatorial­e. Il a également été question d’apporter une aide technique afin de mettre en oeuvre un programme de Croissance bleue en Côte d’ivoire, au Maroc et au Cap-vert et plusieurs études de faisabilit­é pour des centres de transforma­tion agricole en Zambie, en Tanzanie et en Côte d’ivoire, sans oublier leur participat­ion à l’initiative des dirigeants africains pour la nutrition.

La BAD et la FAO contribuen­t également à une série de dialogues continenta­ux, portant notamment sur la réduction des pertes agricoles post-récolte, la Grande muraille verte du Sahel et l’initiative Sahara.

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