La Presse (Tunisie)

L’ONU met en garde contre une catastroph­e humanitair­e

Le Bureau de coordinati­on des affaires humanitair­es (Ocha) craint jusqu’à 800.000 déplacés

-

AFP — Une offensive du régime contre la province d’idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, pourrait faire jusqu’à 800.000 déplacés parmi les civils qui vivent déjà dans des conditions précaires, a mis en garde L’ONU hier.

Ultime grand bastion insurgé en Syrie, la province située à la frontière turque est dans le viseur du pouvoir de Bachar Al-assad et de son allié russe. Selon des experts, une opération militaire limitée pourrait cibler certains secteurs de cette province. «En cas d’escalade dans la zone, nous craignons que jusqu’à 800.000 personnes soient déplacées», a mis en garde la porte-parole à Damas du Bureau de coordinati­on des affaires humanitair­es de L’ONU (Ocha), Linda Tom, dans un entretien à L’AFP. «Le nombre, déjà élevé, de personnes, qui ont besoin d’une assistance humanitair­e, pourrait dramatique­ment augmenter», a-t-elle ajouté. La responsabl­e onusienne a souligné «l’immense ampleur de la catastroph­e humanitair­e qui pourrait avoir lieu dans la région d’idleb». Au total, quelque trois millions d’habitants vivent à Idleb et dans les poches insurgées des provinces voisines de Hama, Alep et Lattaquié, selon l’ocha. Près de la moitié sont des déplacés qui ont parfois fui les violences ailleurs en Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre meurtrière ayant fait plus de 350.000 morts. Deux millions de personnes sont considérée­s comme des individus vulnérable­s ayant besoin d’une assistance humanitair­e, selon l’ocha. Pour ces civils, la nourriture, les médicament­s et les aides humanitair­es livrées chaque mois depuis la Turquie par L’ONU et des ONG sont essentiell­es.

«Ce que nous craignons, c’est que l’aide humanitair­e actuelleme­nt livrée à travers la frontière turque soit compromise (...) Cela affectera les personnes (...) qui en ont besoin et comptent sur cette assistance», déplore Mme Tom.

La Turquie, qui accueille sur son territoire quelque trois millions de réfugiés syriens, garde sa frontière close et limite les passages. Ces derniers mois, des dizaines de milliers de rebelles et de civils ont été transférés vers Idleb, contraints de quitter des bastions insurgés ailleurs en Syrie reconquis par le régime, après des offensives meurtrière­s et des accords de reddition. Le sort d’idleb a suscité des inquiétude­s croissante­s au Conseil de sécurité de L’ONU, où plusieurs pays ont dit avant-hier craindre pour la vie de millions de personnes.

La guerre en Syrie a débuté en 2011 après la répression sanglante par le régime de manifestat­ions prodémocra­tie. Elle s’est complexifi­ée au fil des ans avec l’implicatio­n de puissances étrangères et de groupes jihadistes.

 ??  ?? Un enfant dans un camp de déplacés près de la frontière turque, dans la province d’idleb à Kafr Dariyan, le 26 août 2018
Un enfant dans un camp de déplacés près de la frontière turque, dans la province d’idleb à Kafr Dariyan, le 26 août 2018

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia