Le ministère prévoit un retour dans le calme
Plus de 280.000 étudiants regagneront les bancs des universités
Après trois années d’errements et de désorganisation au niveau du rythme des vacances scolaires et universitaires, on se réjouit du retour à la synchronisation entre les deux ministères concernés par l’enseignement.
En effet, parents et élèves ont accueilli avec satisfaction le rétablissement de l’ancienne cadence des repos scolaire et universitaire. Surtout, lorsqu’il s’agit des deux grandes vacances d’hiver et de printemps. Désormais, ces deux pauses coïncideront aussi bien pour les écoles, les collèges, les lycées que pour les institutions universitaires.
Environ 40.000 nouveaux bacheliers
Toutefois, la rentrée restera différente pour les unes et pour les autres. C’est ainsi que la rentrée universitaire, pour cette année, se déroulera, comme d’habitude, en deux temps. Le lundi 3 septembre verra la rentrée des Instituts et Écoles du cycle de formation des ingénieurs et des cycles préparatoires en architecture ainsi que des facultés de médecine, de médecine dentaire et de pharmacie. Quant à la date du mercredi 12 septembre, ce sera celle du démarrage de l’année universitaire pour le reste des établissements d’enseignement supérieur. Cette année universitaire sera marquée par l’arrivée de plus de 40.000 nouveaux bacheliers issus de la dernière édition 2018. Les différents tours de l’orientation universitaire s’étant déroulés du 2 juillet au 9 août. Il s’agissait d’un tour réservé, d’abord, aux lauréats et de trois autres tours pour le reste des bacheliers.
En principe, tout le monde devrait être fixé sur son sort sauf pour quelques cas qui feront usage de leur droit de demander une réorientation pour des raisons exceptionnelles.
C’est dans ce contexte que nous allons assister à une rentrée universitaire, a priori, sans problèmes majeurs. Malgré les menaces de suspension des cours et de boycott des examens par un syndicat (l’union des enseignants universitaires chercheurs), l’administration a finalement réussi à achever, de façon presque normale, l’année. Aussi, compte-t-on sur la sagesse des structures syndicales en présence ainsi que sur le sens des responsabilités du ministère de tutelle pour garantir un bon déroulement des cours pour la saison 2018-2019.
1.500 lits supplémentaires
Ceci devrait permettre aux 282.000 étudiants de se concentrer sur leurs études et aux 23.000 enseignants d’assurer un enseignement de qualité pour valoriser davantage le rendement de nos institutions d’enseignement supérieur. Les autorités ont, d’ailleurs, mis sur pied un plan de travail pour atteindre ces objectifs. Les différents intervenants semblent conscients de la difficulté de la tâche, particulièrement, avec le retard accusé dans le lancement de la réforme tant attendue. Déjà, on travaille d’arrache-pied dans les 13 universités en vue du démarrage des cours dans les 203 établissements d’enseignement supérieur. Aussi, voit-on que les trois offices des oeuvres universitaires (Office du Nord, du Centre et du Sud) s’apprêtent à ouvrir leurs 148 structures de prestations de services. S’ajoutent à ceux-là 17 centres universitaires culturels et sportifs.
De ce fait, on prévoit d’augmenter, pour cette année, la capacité d’hébergement de près de 1.500 lits supplémentaires. L’office des oeuvres universitaires du Nord, à lui seul, a, déjà, répondu, positivement, à environ 30.000 demandes sur un total de 36.000. Quant à la restauration, on s’attend, aussi, à augmenter le nombre de plats servis à plus de 15.000 places quotidiennement. Cela sera possible grâce à l’ouverture de nouveaux “restos U” ainsi qu’à la réouverture de certains autres. Ce sera le cas à Sidi Bouzid, Kairouan, Kasserine, Rejiche (à Mahdia), Ariana, Carthage et Sidi Thabet.
Les efforts seront, en outre, axés sur la mise en oeuvre de certains outputs de la consultation sur la réforme du système de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le ministère préconise de privilégier les axes principaux qui se résument en cinq points. Il est question, d’abord, de l’amélioration de la qualité de la formation universitaire et de l’employabilité des diplômés. L’autre centre d’intérêt concerne le renforcement de la formation pédagogique des enseignants. Quant au troisième point, il a trait à la promotion de la recherche et de la rénovation. La quatrième préoccupation vise l’instauration de la bonne gouvernance, l’autonomie des universités et la bonne gestion des ressources. Enfin, c’est la révision de la carte universitaire qui reste en point de mire afin d’enraciner les universités dans leur environnement et assurer l’équilibre entre les régions. On ne terminera pas sans parler de la rentrée des autres institutions d’enseignement supérieur privées qui contribuent à former le paysage universitaire. La Tunisie compte, environ, 70 établissements qui accueillent plus de 30.000 étudiants. Dont des étrangers. Sur ce point, justement, il ne faudrait pas oublier la nouvelle orientation des autorités visant à ouvrir les portes de nos établissements universitaires devant les étudiants étrangers. Cet enseignement serait payant et s’adresse, en priorité, aux étudiants venant d’afrique subsaharienne, voire, aussi, devant ceux qui sont originaires du Moyen-orient ou d’europe de l’est.
Selon les autorités, ce créneau serait porteur et baliserait la voie à une plus grande coopération internationale. De plus, il permettrait un meilleur rayonnement de nos universités à l’étranger.