Le football n’est pas la guerre
Il y a ceux qui parlent d’infidélité, d’autres évoquent un nouveau mode de professionnalisme. Ici et là, l’on ne peut que se rapprocher davantage de l’argument développé autour du pouvoir de socialisation du football. Le passage à un club rival a fait, et continue de faire polémique. Il n’en demeure pas moins qu’il y a des joueurs qui n’hésitent pas à briser les tabous et rejoindre un club rival, généralement pour le bien de leur carrière. Ils défrayent à chaque fois la chronique et suscitent la colère des supporters de leur équipe précédente. Ces derniers se sentent trahis, voire trompés. De nombreux joueurs ont arboré le costume de «traître» aux yeux de leurs anciens fans.
Il faut dire que dans la perspective d’appartenance qui a toujours marqué le sport d’une façon générale, les joueurs, souvent adulés, sont considérés comme une appropriation, une propriété du club. L’engouement pour le football, une drogue sociale qui agit comme une religion, considère le passage d’un joueur à un club rival comme une trahison. Une mutation contre nature.
L’engouement pour le football, une drogue sociale qui agit comme une religion, considère le passage d’un joueur à un club rival comme une trahison. Une mutation contre nature. Comme on ne change pas sa famille, on n’a pas aussi le droit de changer de club. Le football, ce n’est pas cependant la guerre, mais le virage dans une carrière est aujourd’hui différemment interprété. Une rencontre de football est encore l’équivalent d’un grand théâtre où les valeurs fondamentales de la société sont mises en scène. Les termes utilisés dans le lexique du football trouvent presque tous leur origine dans le domaine militaire et de combat: la défense, l’attaque, le camp adverse, etc.
La notion d’appartenance est fortement ancrée dans l’imaginaire des supporters. Elle contredit encore et toujours la théorie de l’ouverture à l’autre, ou encore les contraintes et les exigences du professionnalisme. En dépit de ses différentes évolutions, le football n’est pas aussi ouvert qu’on ne le pense. Il y a des frontières qu’on ne saurait justement franchir. Des tabous intouchables, inviolables, surtout pour ceux qui revendiquent, à leur manière et avec une énergie passionnée, leurs propres valeurs, leur propre histoire et leur «propre société». C’est l’usage qui perdure plus qu’il n’évolue. Comme on ne change pas sa famille, on n’a pas aussi le droit de changer de club.
Ceux qui ont renversé la tendance, on les considère comme étant des joueurs rebelles. Au XXIE siècle, et avec les changements de mentalités, voire de convictions, ainsi que la constitution grandissante d’interactions en réseaux de plus en plus globaux, la notion de fidélité au club suscite les interrogations en termes d’identification et d’appartenance. Etant le sport le plus populaire, le football s’avère toujours un sujet intéressant et pertinent pour les sciences humaines et sociales. Il reflète d’une façon significative les valeurs et les représentations des sociétés contemporaines. Le thème autour des sentiments d’appartenance couvre la plus grande partie d’argumentations et de la problématique d’un sport de plus en plus en évolution.
Le football, ce n’est pas cependant la guerre, mais le virage dans une carrière est aujourd’hui différemment interprété. Une rencontre de football est encore l’équivalent d’un grand théâtre où les valeurs fondamentales de la société sont mises en scène. Les termes utilisés dans le lexique du football trouvent presque tous leur origine dans le domaine militaire et de combat: la défense, l’attaque, le camp adverse, etc.
Les statistiques prouvent que le foot fait incontestablement les meilleures audiences dans les médias, notamment à la télévision, devançant toutes les autres traditions inventées, comme les fêtes et commémorations nationales. De nos jours, les médias représentent l’une des plus grandes institutions de socialisation, sinon la plus grande. Ils sont devenus des puissances qui règlent et reproduisent les désirs et les besoins des joueurs, lesquels sont encouragés dans leur entreprise et même créés de toutes pièces.
Au fait, c’est toute l’éducation sportive qui arrive encore à manquer. Pareille intolérance n’est pas propre au football d’un pays bien déterminé. Les réactions et les réflexes protectionnistes font le tour du monde footballistique. Des transferts de joueurs n’ont pas seulement frustré les supporters, mais ils ont aussi et surtout compromis tant d’années d’idolâtrie, de culte et d’attachement.