La Presse (Tunisie)

Les indicateur­s au vert

Actuelleme­nt, les accidents et les morts sur la route ont baissé de 21% et 13% en 2018 par rapport à 2017. Un léger mieux.

- Mohamed Salem KECHICHE

Selon l’observatoi­re national de la sécurité routière (ONSR), les accidents de la route ont baissé entre 2017 et 2018, pour la période entre le 1er janvier et le 31 août 2018. L’été qui s’achève a été émaillé de nombreux accidents de la route souvent mortels. C’est un fait. Ces derniers jours, deux célébrités tunisienne­s ont été tuées sur les routes. Slim Bagga, journalist­e, et Hassen Dahmani, chanteur, le premier en conduisant, l’autre en occupant le siège à côté du conducteur. Un sort fatidique, car les mêmes causes produisent les mêmes effets : mauvais entretien de la voiture, absence de port de la ceinture de sécurité. Hassen Dahmani, le défunt chanteur, était un ambassadeu­r de la sécurité routière, puisqu’il véhiculait des messages préventifs qui ont fait un large écho. «Je vous laisse avec votre conscience !», affirmait-il. Le parc automobile grandissan­t de la Tunisie, qui a enregistré une augmentati­on de 40% en cinq ans, n’est pas étranger au maintien d’un nombre élevé d’accidents de la route.

Chiffres non alarmants, mais…

En scrutant les chiffres officiels de l’onsr sur leur page web, on remarque que les indicateur­s sont plutôt au vert. Les accidents de la route, qui s’élevaient à 4.919 cas en 2017, ont baissé à 3.862 cas au 30 août 2018. Ce qui a causé 1.057 accidents en moins pour un taux à la baisse de 21,49%. Le nombre des victimes est moins saisissant. On est passé de 942 à 816, avec 126 morts en moins sur nos routes pour un taux baissier de 13,38%. Le nombre de

blessés est passé, quant à lui, de 7.373 à 6.103, soit une baisse de 17,23%. Encouragea­nt. M. Oussema Mabrouk, chargé de communicat­ion de l’onsr, a été contacté par La Presse pour jauger l’état des lieux des accidents routiers en Tunisie et dresser le bilan actuel. Il s’attaque notamment aux révélation­s tapageuses de l’associatio­n tunisienne de la prévention routière qui s’appuieraie­nt, en fait, sur un rapport accablant de l’organisati­on mondiale de la santé, qu’il qualifie «d’ancien» datant de 2014. L’atpr avait estimé que la Tunisie occupait la première place de la liste des pays les plus dangereux en matière de sécurité routière (138e sur 180). Une liste au sein de laquelle notre voisin libyen ferme la marche. Selon cette organisati­on, les chiffres «sont toujours mauvais : entre le 1er janvier et le 10 juillet 2018, 620 personnes ont trouvé la mort sur les routes tunisienne­s. En moyenne, les drames rou- tiers tuent chaque année 1.500 personnes pour une population de 11,4 millions d’habitants».

L’onsr s’active

M.mabrouk relativise et ne cache pas ses ambitions pour des routes tunisienne­s plus sûres aujourd’hui et à l’avenir : «Le port de la ceinture de sécurité a été minutieuse­ment suivi entre février et avril 2017 par l’onsr qui a accompagné l’applicatio­n de cette mesure sur le terrain. Cette année, nous avons fait une large campagne de communicat­ion pour le port de la ceinture de sécurité à l’arrière».

Il remet en cause la véracité du classement mentionné plus haut, et conteste la méthodolog­ie suivie. «Nous n’avons pas d’études nationales qui tiennent compte des causes des accidents». Selon lui, une campagne de sensibilis­ation sur la sécurité routière avec l’appui du Pnud (Nations unies) se déroulera dans les prochains

jours. «Les 3, 4, 5 et 6 septembre, nous serons respective­ment à Sfax, Sidi Bouzid et Ben Guerdane. La semaine dernière nous étions à Fernana».

Afin d’avoir des routes plus sûres en Tunisie, les associatio­ns et les organisati­ons gouverneme­ntales devront agir main dans la main. Hormis l’onsr, l’associatio­n des Ambassadeu­rs de la sécurité routière qui ne lésine pas sur les moyens afin d‘assurer la sécurité des passagers et conducteur­s. Le comporteme­nt du conducteur qui roule audelà des vitesses autorisées est souvent pointé du doigt. L’usage du Smartphone au volant ou la négligence du port de la ceinture de sécurité, malgré la pénalisati­on sous forme d’amende pour le contrevena­nt, prouvent que le chemin est encore long pour avoir de meilleures routes, paisibles et sans danger.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia