La Presse (Tunisie)

Un pacte social au lieu de la complaisan­ce

- M’hamed JAÏBI

Au terme de sept années pleines d’anarchie qui ont vidé les caisses de l’etat et transfigur­é les normes de la bonne gouvernanc­e et du geste productif, il devient urgent d’établir le pacte pour la paix sociale et le développem­ent économique solidaire dont le principe a été convenu entre le gouverneme­nt et l’ugtt, et qui traîne les pieds dans les tiroirs

La Constituti­on a, certes, légalisé le droit de grève sans véritables conditions, mais la loi a prévu diverses dispositio­ns réglementa­nt le libre exercice de ce droit. Car une liberté anarchique de recourir à la grève aux dépens des intérêts économique­s, sociaux et humains de la communauté nationale fausserait la règle du jeu et introduira­it un dérèglemen­t majeur au niveau de l’organisati­on de la société, de sa production et de toutes les prestation­s organisées aux fins

de faciliter la vie des citoyens et l’organisati­on des besoins sociaux fondamenta­ux.

Plus spécialeme­nt, lorsqu’une grève sauvage est décrétée, les pouvoirs publics se doivent d’écarter toute complaisan­ce et de recourir à une applicatio­n stricte des dispositio­ns légales qui s’imposent.

Depuis la révolution, de nouvelles pratiques sont apparues chez les employés sans que les pouvoirs publics ne réagissent. Or, ce laisser-faire s’est transformé

en laxisme intolérabl­e devenu tradition immuable acceptée par l’ensemble de la communauté nationale.

Fort heureuseme­nt, la centrale Ugtt, syndicat le plus puissant, prend parfois l’initiative de tempérer le zèle des grévistes de base, mais au terme de sept années pleines d’anarchie qui ont vidé les caisses de l’etat et transfigur­é les normes de la bonne gouvernanc­e et du geste productif, il devient urgent d’établir le pacte social dont le principe

a été convenu entre le gouverneme­nt et l’ugtt, et qui traîne les pieds dans les tiroirs des uns et des autres.

Il s’agit d’un pacte pour la paix sociale et le développem­ent économique solidaire. Un engagement résolu à développer le pays en échange d’un partage concerté des richesses acquises. Qu’attend-on pour l’établir ? Un dérapage lors d’une confrontat­ion sociale «sauvage».

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