Le «Mag» : retour aux origines
Une bonne nouvelle pour nous, comme (on le présume) pour nos lecteurs du week-end : le «Magazine du Dimanche» renoue dès cette semaine avec les Arts et les interviews de stars. C’était, rappelons, le choix d’origine. Variétés-télés, et rien d’autre. Dans les années 80, cela allait parfaitement à l’époque. La chanson tunisienne refleurissait, avec une nouvelle et brillante génération de chanteurs, d’auteurs et de compositeurs. Les médias suivaient. Le public y croyait. La musique constituait un projet. Une composante entière de la Culture du pays. On en parle encore comme on a parlé de toutes les musiques qui se sont succédé à travers nos siècles. Pouvoir distinguer entre les périodicités et les spécificités des musiques est la preuve irréfutable de leur historicité. Ahmed El Ouafi et le Baron d’erlanger ont signé, à leur façon, l’histoire musicale des années 20. Les années 30 ont vu naître La Rachidia, puis les poètes de Taht Essour et les modèles «éclectiques» de Jouini, Jamoussi et Riahi. L’après-indépendance inventa un tout autre style tunisien. Les années 80 firent de même : «uniques» mais ne rompant jamais la continuité. Le «Mag stars» La Presse apparut, fin 87, en «terrain propice» et au moment adéquat. Plus le cas de nos jours. Son retour, néanmoins, n’est pas «exempt» d’intérêt, ni de bons effets.
Nous pensons d’abord à nousmêmes, plus particulièrement à ce journalisme artistique qui n’a plus vraiment sa place dans nos écrits. Le journalisme artistique n’est pas forcément un journalisme de «gazette» : léger, surfait. Les interviews de chanteurs, d’acteurs aboutissent, si on consent à s’y mettre, à de très utiles contenus. Le journalisme artistique peut surtout avoir une valeur critique. La critique est ce qui manque le plus à l’art et aux publics des arts, aujourd’hui. Le style magazine peut contribuer à la régénérer.
Nous pensons essentiellement à une chose :durant les années 80 et jusqu’au seuil de 90, le magazine fut un acteur à part entière de l’éveil de la chanson. Autant (au moins) que la radio et la télévision. Le contexte, certes, n’est plus le même, mais interroger les artistes, les interpeller, entretenir avec eux le débat sur leur métier, leurs difficultés, sur les grandes questions de la Culture, a, à de nombreuses périodes, participé à des renaissances artistiques.
On ne rêve pas : le sérieux mène à tout !
Le «Mag stars» apparut fin 87, en terrain propice et au moment adéquat. Plus le cas, de nos jours. Son retour, néanmoins, n’est pas «exempt» d’intérêt, ni de bons effets…