Téhéran dit vouloir éviter les pertes civiles
Les présidents de la Russie, de l’iran et de la Turquie (pays qui parraine les rebelles) doivent se retrouver vendredi à Téhéran pour un sommet consacré à la Syrie
AFP — L’iran veut aider à chasser les insurgés du bastion rebelle syrien d’idleb «avec le moins possible de pertes humaines», a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif.
«Nous voulons essayer d’éviter tout dommage pour la population syrienne et débarrasser définitivement la zone des extrémistes», a déclaré M. Zarif, cité par l’agence officielle iranienne Irna.
La province d’idleb compte quelque 2,5 millions d’habitants, dont des dizaines de milliers de rebelles et de civils transférés en masse depuis des bastions insurgés tombés aux mains du régime à l’issue d’offensives meurtrières.
«La situation à Idleb est délicate. Nous essaierons de bouter les terroristes hors d’idleb avec le moins possible de pertes humaines», a ajouté le ministre, selon Irna. Téhéran est avec Moscou l’un des plus proches alliés des autorités de Damas dans la guerre qui ravage la Syrie depuis plus de sept ans et qui a fait plus de 350.000 morts. Les présidents de la Russie, de l’iran et de la Turquie — pays qui parraine les rebelles — doivent se retrouver vendredi à Téhéran pour un sommet consacré à la Syrie alors que le pouvoir de Bachar Al-assad amasse des renforts aux abords d’idleb, province du nord-ouest du pays qui est le dernier grand bastion insurgé en Syrie.
M. Zarif s’est rendu avant-hier à Damas et son ministère a indiqué à cette occasion que l’iran comptait aider les autorités syriennes «pour la prochaine campagne d’idleb». Le président américain Donald Trump a adressé avant-hier une mise en garde à la Syrie, à l’iran et à la Russie en les appelant à éviter une «tragédie humaine» à Idleb.
Le Drian: laisser la porte «ouverte à la négociation» à Idleb
Paris a estimé hier qu’il fallait laisser la porte «ouverte à la négociation» pour éviter une «situation dramatique» dans la province d’idleb, dernier grand bastion insurgé en Syrie, sous la menace d’une offensive du régime de Damas.
«Le régime et ceux qui le soutiennent ont le sentiment d’avoir gagné la guerre» mais «on ne gagne jamais la guerre si on ne sait pas gagner la paix», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-yves Le Drian, dans une interview à L’AFP, à l’issue d’une visite à Abou Dhabi.
Il était interrogé sur les risques d’une confrontation dans la région d’idleb (nord-ouest de la Syrie) que le régime de Bachar Al-assad, allié à la Russie et à l’iran, a l’intention d’attaquer prochainement.
«Il importe aujourd’hui que la voie soit ouverte à la négociation et non pas à la confrontation. Sinon, on s’oriente vers une situation dramatique», notamment pour les civils, a affirmé le ministre français. Idleb compte quelque 2,5 millions d’habitants, dont des dizaines de milliers de rebelles et de civils transférés en masse depuis des bastions insurgés tombés aux mains du régime à l’issue d’offensives meurtrières.
«Nous estimons qu’il n’y aura pas de victoire militaire sur la durée», a-t-il poursuivi, en préconisant «d’abord un cessez-le-feu» puis un processus qui écarterait «les risques aujourd’hui présents à Idleb».
La France, a-t-il rappelé, est favorable à une solution aboutissant à une réforme constitutionnelle, qui permette le retour des réfugiés, la reconstruction et un processus électoral libre, dans le cadre d’une Syrie souveraine «qui ne soit pas soumise aux aléas des actions de tel ou tel voisin». Déclenché en 2011, le conflit en Syrie s’est complexifié au fil des ans avec l’implication de pays étrangers et de groupes jihadistes. Il a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.