La Presse (Tunisie)

L’opposition appelle à une manifestat­ion le 29 septembre

Depuis son arrivée au pouvoir, en novembre 2015, le régime du président Kaboré fait l’objet de vives critiques, y compris dans son propre camp

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AFP — L’opposition burkinabè a appelé hier à une journée de manifestat­ion le 29 septembre, pour protester contre la gestion du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, jugée «chaotique», depuis son accession au pouvoir en novembre 2015. Cette manifestat­ion, qui se tiendra sur l’ensemble du territoire national, est la première du genre organisée par l’opposition depuis l’élection du président Kaboré. «Avec gravité, l’opposition politique convie l’ensemble des Burkinabè à une journée nationale de protestati­on contre la gouvernanc­e de la majorité présidenti­elle (qui) prendra la forme d’une marche meeting le samedi 29 septembre 2018 à Ouagadougo­u», a lancé le chef de l’opposition, Zéphyrin Diabré, en compagnie des responsabl­es des politiques, lors d’une déclaratio­n à la presse. «C’est une action contre la gestion chaotique de notre pays à laquelle nous convions l’ensemble des Burkinabè, dont les forces vives, les partis politiques, les organisati­ons de la société civile, les syndicats et les leaders d’opinions», a-t-il indiqué. Depuis son arrivée au pouvoir, en novembre 2015, le régime du président Kaboré fait l’objet de vives critiques, y compris dans son propre camp. «Avec le régime de Roch Marc Christian Kaboré, les maux que les Burkinabè dénonçaien­t sont toujours là en pire. De nombreux problèmes apparaisse­nt et révèlent l’incompéten­ce de nos dirigeants qui montrent plus d’appétit pour le Burkina des affaires plutôt que pour les affaires du Burkina», a déploré M. Diabré, pointant «la menace terroriste grandissan­te, l’aggravatio­n de la misère et de la précarité, le chômage, la corruption et le népotisme, l’instrument­alisation de la justice, l’accapareme­nt du pouvoir et la politisati­on de l’administra­tion».

«Il est donc clair que lorsqu’ils jettent un regard rétrospect­if sur la mi-mandat qui vient de s’écouler, les Burkinabè voient une occasion ratée et un immense gâchis, tellement les fronts de déception sont nombreux et persistant­s», a-t-il soutenu.

«Si l’opposition a temporisé à ce jour, c’est parce qu’elle voulait laisser la chance à nos autorités de corriger le tir et prendre la bonne direction», a justifié Zéphyrin Diabré, également leader du principal parti d’opposition, l’union pour le progrès et le changement (UPC). Élu en novembre 2015, le président Kaboré s’est engagé à faire reculer la pauvreté mais peine à mobiliser quelque 28 milliards d’euros pour financer un très ambitieux Plan national de développem­ent économique et social (PNDES) élaboré pour le mandat présidenti­el qui s’achève en 2020.

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