La Presse (Tunisie)

La petite revanche de Montasser Louhichi

L’ex-entraîneur de la «Zliza», qui n’a pas connu avec elle la saison passée la réussite escomptée, est revenu la battre dans son fief avec le CAB

- Hédi JENNY

Après le succès fort précieux du CAB contre L’ASG dans l’arène des «Rouge et Noir» réputée pourtant comme terrain difficile, s’il y a un homme plus heureux que les autres, qui est aux anges plus que le bouillonna­nt président des «Jaune et Noir» Abdesslem Saïdani, c’est bel et bien le coach Montasser Louhichi. L’homme rumine encore son échec à la tête du «Carrelage» la saison écoulée et n’a pas encore digéré sa sortie par la petite porte après des résultats en dents de scie, pas très probants et pas de nature à rassurer les fans d’un club habitué durant les trois dernières années à viser haut et à ne pas se contenter de quelques miettes à se mettre sous la dent. Montasser Louhichi était donc venu à Gabès chercher les trois points qui gommeraien­t son match nul de la première journée avec le CSS, mais aussi avec la volonté et l’espoir non affichés de prendre sa petite revanche dans un stade et devant un public gabésien après la malchance, parfois même la guigne, qui ne l’ont pas lâché durant son court passage à Gabès. Parti avec comme maigre consolatio­n un éventuel contrat avec le Club Africain, mais coiffé au poteau par Betrand Marchand, il est retourné chercher refuge dans les plateaux de télé comme consultant et analyste en attendant des jours meilleurs. Cette fois, le vent à tourné favorablem­ent pour lui et la perche que lui a tendue le président du CAB Abdesslem Saïdani, il l’a saisie presque au bond sans trop s’attarder sur le volet financier et sur les petits détails. Avec quatre points en deux matches, on peut dire que la chance lui a souri. Certes, ce n’est pas le grand miracle, mais c’est quand même une bonne moisson de départ et c’est de bon augure pour la suite du parcours. Pas très réussi devant le CSS, son «don» d’analyste et de bon lecteur de jeu et de décortique­ur des stratégies et des options des entraîneur­s adverses a fait mouche face à L’ASG. Pour lui qui connaît bien les rouages de la machine «rouge et noir» qu’il a conduite l’an passé, la tâche n’était pas impossible. Il ne s’est pas trop creusé les méninges pour savoir où le bât blesse actuelleme­nt dans son ex-équipe et pour prendre pour principale cible une défense plus que remaniée, chambardée, voire taillée en morceaux. Le grand dernier rempart qui faisait barrage aux meilleurs chasseurs de but de la Ligue 1, en l’occurrence le portier Ali Ayari, n’est plus là et c’est Abdelkader Chouaya, un gardien de but de calibre inférieur à son prédécesse­ur, qui a pris le relais. Les deux arrières latéraux, Biel Ben Brahim et Achraf Zouaghi, deux défenseurs très musclés et très forts dans les duels, mais aussi bien habiles dans les montées sur les couloirs et la création du surnombre en attaque sont allés eux aussi faire les beaux jours d’autres clubs sans qu’un effort ait été fait pour les retenir. La même remarque vaut pour le défenseur central Saddam Ben Aziza. Avec un seul rescapé de la belle époque, Houssem Zralli et quatre nouveautés, Mezni, Bouslimi, Ghouma et Saïdi, cette défense ne fait pas réellement le poids et l’absence de complément­arité et d’entente entre ses composante­s n’a fait qu’accentuer sa vulnérabil­ité. Il ne fallait pas être très intelligen­t pour la mettre sous pression d’entrée et la pousser dans ses derniers retranchem­ents. Deux buts en quinze minutes (Ounalli 6e et Darragi 15e) l’ont facilement mise à genoux et complèteme­nt terrassée.

Alors que l’infortuné Hatem Misaoui ne faisait que constater les dégâts, Montasser Louhichi, lui, jubilait intérieure­ment pour la marche parfaite de son plan et la confirmati­on de ses prévisions. La rencontre était terminée dès le premier quart d’heure et le reste du temps n’était qu’une affaire de gestion et de préservati­on de cette avance. Cette fois, Montasser Louhichi pouvait quitter le Stade Olympique de Gabès comme visiteur avec le sourire et avec un petit clin d’oeil pour le président de la «Zliza», Ghassen Marzouki, et les quelques fans restés sur les gradins incrédules et abasourdis. Sa petite revanche, il l’a eue plus tôt que prévu.

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Montasser Louhichi a envie de réussir avec le CAB

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