La Presse (Tunisie)

Faut-il encore croire en Hatem Ben Arfa ?

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C’est fait, Hatem Ben Arfa est de nouveau un joueur de football profession­nel. C’est le Stade Rennais qui a tenté le pari de signer l’ancien de Lyon, Marseille, Nice et Paris. A tort ou à raison ?

Ce n’est pas encore pour demain — la faute à une préparatio­n physique à travailler — mais le jour où Hatem Ben Arfa foulera à nouveau un terrain sous un maillot officiel, cela fera plus de 500 jours que l’internatio­nal français n’aura pas joué un match de football profession­nel. Lors du dernier en date, le 5 avril 2017 face à Avranches en Coupe de France (4-0), il signait un doublé et une passe décisive. Peut-il réitérer ce genre de performanc­e régulièrem­ent avec le Stade Rennais ? Le doute est permis. Et en même temps, avec Ben Arfa, les espoirs les plus fous ne sont jamais morts.

D’espoir à tricard

Août 2008. Le natif de Clamart débute une aventure avec L’OM, tout juste auréolé d’un doublé Coupe-championna­t et d’un titre de meilleur espoir de Ligue 1 glanés avec Lyon la saison précédente. Les attentes sont immenses autour du gamin de 21 ans. Dix ans plus tard, l’homme présente une moyenne famélique de 26 matches par saison, toutes compétitio­ns confondues, dont deux petites saisons à plus de 30 matches en championna­t (Marseille 2008-2009 et Nice 2015-2016). Très loin des ambitions initiales de celui qui rêvait du Ballon d’or. Remonter le fil de ses relations conflictue­lles avec ses dirigeants (OL, OM, Newcastle, Hull, Paris), blessures (double fracture tibiapéron­é en octobre 2010) et mésaventur­es administra­tives (transfert annulé à Nice en janvier 2015), permet de prendre la mesure du cas Ben Arfa. Tout comme ses sorties surréalist­es, lorsqu’il cite Martin Luther King sur Instagram ou la joue Actors Studio sur Facebook : un joueur inarrêtabl­e sur le terrain, mais compliqué à gérer en dehors, une tête brûlée aux pieds de feu.

Rêver plus fou

La trentaine passée, dans un Stade Rennais stable et ambitieux, Hatem Ben Arfa peut-il encore tutoyer les sommets ? La réponse est sans doute négative, mais l’essentiel est ailleurs pour Olivier Létang (son président, qui l’avait fait venir au PSG, alors qu’il en était directeur sportif adjoint) et Sabri Lamouchi, l’entraîneur rennais. Car ce qui est sûr, c’est que Ben Arfa peut encore renverser le cours d’un match (contre l’arsenal d’unai Emery en Ligue Europa, ce serait beau). Faire se lever les foules. Procurer le frisson de son génie. Ne serait-ce que pour le coup de projecteur médiatique, l’arrivée de Ben Arfa est déjà une réussite à Rennes. Associé à des talents de la taille d’ismaïla Sarr ou Mbaye Niang, tout juste arrivé sur les bords de la Vilaine, l’ancien Lyonnais, Marseillai­s et Parisien pourrait encore prendre et donner énormément de plaisir. A condition d’avoir mûri et de savoir, comme à Nice (17 buts, 6 passes décisives et une place dans l’équipe-type de Ligue 1, au milieu de huit Parisiens et deux Marseillai­s) se fondre dans un collectif sans bruit. Après avoir joué les consultant­s France Football pendant le Mondial (jusqu’à inviter Didier Deschamps à laisser sa place suite au titre), un premier indice sur la force mentale de Ben Arfa sera celui de sa forme physique. S’il travaille dur et retrouve son explosivit­é, le Roazhon Park se régalera. Dans le cas contraire, il faudra alors espérer que le milieu offensif sache se réinventer collective­ment. Parce que sinon, ce sera définitive­ment foutu. Et c’est bien dommage.

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Hatem Ben Arfa : carrière relancée ?

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