La Presse (Tunisie)

Tel-aviv ferme son seul point de passage

Seuls seront autorisés à passer les cas humanitair­es, a annoncé l’armée israélienn­e

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AFP — Israël a de nouveau fermé hier le seul point de passage pour les Palestinie­ns entre la bande de Gaza sous blocus et son territoire à la suite de heurts survenus la veille près du terminal, a annoncé l’armée. Le point de passage d’erez, mince lien physique avec l’extérieur pour les habitants de l’enclave palestinie­nne, restera fermé jusqu’à ce que les dégâts causés par les violences soient réparés, a dit l’armée sans aucune précision sur le temps qui serait nécessaire aux travaux. Seuls seront autorisés à passer les cas humanitair­es, a-t-elle précisé. Selon les autorités israélienn­es, environ un millier de Gazaouis franchisse­nt Erez chaque jour en temps normal: des patients, mais aussi des hommes d’affaires ou des étudiants se rendant en Israël ou au-delà. Même si Israël n’accorde les permis qu’au compte-gouttes, Erez offre une relative lueur pour les Palestinie­ns reclus. Mais son ouverture, dépendante des seules autorités israélienn­es, est tributaire du niveau des tensions entre Israël et le mouvement islamiste Hamas qui dirige l’enclave et ses alliés palestinie­ns. Israël avait déjà fermé Erez pendant huit jours en août en raison de manifestat­ions et de violences à la frontière. Dans une période de vives tensions, Israël avait aussi fermé pendant des semaines un autre cordon vital pour le territoire appauvri, le point de passage de Karim Abou Salem (Kerem Shalom) pour les marchandis­es.

La bande de Gaza n’a d’autre frontière qu’avec l’egypte qui l’a maintenue fermée quasiment en permanence ces dernières années.

Israël et le Hamas se sont livré trois guerres dans la bande de Gaza depuis 2008. Le territoire et ses alentours ont connu après le 30 mars un accès de fièvre prolongé faisant redouter un nouveau conflit. Un calme précaire est revenu depuis août, tandis que l’egypte et L’ONU travaillen­t à instaurer une trêve durable. Cependant avant-hier après-midi, des milliers de Palestinie­ns ont manifesté aux abords d’erez, a constaté un journalist­e de L’AFP. Ils ont endommagé les voies et l’éclairage, au cours de cette protestati­on rare si près du terminal lourdement gardé. L’armée les a repoussés à l’aide de moyens antiémeute­s. Cinq Palestinie­ns ont été atteints par balles, selon les secours à Gaza. Le rassemblem­ent s’inscrivait dans le cadre de la mobilisati­on entamée le 30 mars pour défendre le droit des Palestinie­ns à revenir sur les terres qu’ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d’israël en 1948. Il visait aussi à dénoncer la décision américaine de cesser de financer l’agence onusienne pour les réfugiés palestinie­ns (Unrwa), acteur primordial à Gaza où vivent environ 1,3 million de réfugiés.

«Les Palestinie­ns ont détruit le seul point de passage par lequel ils peuvent entrer en Israël pour recevoir des soins ou travailler», a tweeté un porte-parole du gouverneme­nt israélien Ofir Gendelman. «Il va sûrement se trouver des Palestinie­ns pour se plaindre à présent qu’il est fermé». Au moins 172 Palestinie­ns ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars. Un soldat israélien a également été tué.

Le terminal pour marchandis­es de Karim Abou Salem (Kerem Shalom) reste ouvert.

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