La Presse (Tunisie)

«Pour reprendre le pays en main»

- Wided NASRAOUI

Le mouvement citoyen « Tunisie en avant », lancé depuis deux mois, a organisé, le jeudi 6 septembre, un déjeuner de presse. Cette rencontre a été l’occasion pour ses initiateur­s d’exposer leur charte de travail et leurs stratégies

Un nouveau mouvement citoyen « Tunisie en avant » est né. Initié par douze intellectu­els tunisiens, ces derniers appellent, lors d’un point de presse organisé jeudi dernier, à l’union nationale autour d’un projet commun qui permettra de planifier un « avenir meilleur », selon eux. « Notre mouvement émane d’un constat amer, celui d’une hémorragie qui a touché la Tunisie : la fuite des cerveaux et des élites. Notre pays fait face à de grands défis et c’est pour cette raison que nous voulons unir les Tunisiens à travers un mouvement pour nous reprendre en main et concilier les citoyens avec la chose publique », a déclaré Arcelène Ben Mahmoud, le secrétaire général du mouvement. Il s’agit d’un mouvement associatif et non d’un parti. « Nous faisons de la politique mais nous ne cherchons pas le pouvoir. Voilà la différence », argue-t-il.

Une charte et une stratégie en 30 actions

M. Maher Gaida, président de « Tunisie en avant », s’est tout d’abord indigné contre les situations effroyable­s par lesquelles passe la Tunisie et les différente­s pénuries qui ont touché le pays et a appelé au réveil national des élites pour reconstrui­re les valeurs nationales et décider de l’avenir du pays. « Nous ne voulons plus de politicien­s inconscien­ts qui décident pour nous ». « Tunisie en avant » est un mouvement national dont les valeurs se résument au patriotism­e, l’éthique rigoureuse, la garantie du respect de la Constituti­on et de l’indépendan­ce du pays ainsi qu’à la défense de l’équité sociale. Leur stratégie, comme annoncée dans la charte, est définie en 30 actions dont l’implicatio­n du citoyen dans les affaires publiques, le renforceme­nt étatique dans la maîtrise des territoire­s et des biens nationaux et l’allégement des fiscalités. Les initiateur­s du mouvement ont déclaré n’avoir aucune velléité politique autre que la participat­ion des citoyens dans les affaires publiques, eux qui sont réduits à « de simples acteurs », et l’interventi­on dans des domaines importants, à l’instar de l’éducation et de l’environnem­ent.

Le mouvement a entamé son action sur une plateforme numérique, par le biais d’une page sur le réseau social « Facebook » qui réunit jusqu’à maintenant 30.000 adhérents. « Nous avons un but. Celui d’avoir 100.000 adhérents à la fin de l’année. Nous appelons les intellectu­els, les journalist­es et tous les citoyens de la Tunisie, en plus des associatio­ns et des partis, à adhérer à notre référentie­l citoyen qui les engagera vers un projet commun réunissant toutes les valeurs nationales que nous prônons», a précisé M. Gaida. Les initiateur­s ont en outre précisé qu’ils se rendront dans toutes les régions tunisienne­s pour décentrali­ser le mouvement et atteindre tous les Tunisiens.

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