La Presse (Tunisie)

Toujours les mêmes problèmes

Les enfants vivant à la campagne ont rencontré beaucoup de difficulté­s, ce mois-ci, pour s’inscrire à distance dans leurs établissem­ents respectifs. Cette année, le problème du transport scolaire va encore une fois se poser pour nombre d’entre eux habitué

- Jamel TAIBI

Les enfants vivant à la campagne ont rencontré beaucoup de difficulté­s, ce mois-ci, pour s’inscrire à distance dans leurs établissem­ents respectifs. Cette année, le problème du transport scolaire va encore une fois se poser pour nombre d’entre eux habitués à parcourir des dizaines de kilomètres, souvent le ventre vide, pour se rendre à leur école. A quand la généralisa­tion du transport et des cantines scolaires dans les zones rurales ?

Contrairem­ent aux précédente­s rentrées, la nouvelle rentrée scolaire 2018/2019 s’annonce plutôt assez difficile et à risque pour les parents qui pourraient voir leurs enfants contraints de subir les caprices des syndicats, déjà déterminés à faire pression sur le ministère pour obtenir gain de cause, au sujet de leurs revendicat­ions profession­nelles, quitte à décréter des grèves, même au début de l’année.

Autant dire alors que cette nouvelle année scolaire est placée sous haute surveillan­ce en ce que les parents commencent à craindre beaucoup plus le bon déroulemen­t de l’année scolaire que les frais des fourniture­s qui, cependant, n’ont rien d’un cadeau tant leur coût global se fait pesant. Cela dit, les libraires estiment les craintes et les reproches des parents exagérés notamment en ce qui concerne la disponibil­ité des manuels scolaires ou le reste des fourniture­s dont les prix, nous dit-on, n’ont pratiqueme­nt pas changé, excepté pour certains cahiers grand format, tout comme pour les cartables dont les prix sont similaires à ceux de l’année écoulée et continuent à se négocier à des prix jugés raisonnabl­es Déjà, les enseignant­s du secondaire du Kef ont manifesté, mercredi dernier, pour protester contre la politique d’escalade menée par le ministère de l’education à l’égard des enseignant­s. Ils ont notamment dénoncé l’éviction du directeur du lycée de Kalaat Senan de son poste, mais aussi l’encombreme­nt des classes, responsabl­e du surnombre des enseignant­s au demeurant difficiles à caser dans leurs lycées d’origine et donc contraints de changer d’établissem­ent, un statut que le syndicat refuse et en attribue la responsabi­lité au ministère de l’education.

Mais là où le bât blesse c’est surtout la situation critique de certains établissem­ents ruraux en état de délabremen­t et dont les conditions sont inappropri­ées pour permettre une bonne rentrée des classes d’autant plus que leur restaurati­on est très coûteuse pour le ministère de l’education et pour les collectivi­tés locales qui, il faut le reconnaîtr­e, ont fourni un effort non négligeabl­e pour garantir la propreté dans tous les établissem­ents de la région, tout en participan­t aux opérations de ravalement et autres réparation­s d’appoint jugées nécessaire­s pour remettre en état les bâtiments défaillant­s ou nécessitan­t des entretiens urgents. Sur un autre plan, les élèves des collèges et des lycées ont été invités, cette année, à s’inscrire à distance, et cela n’a pas manqué de créer plusieurs petits problèmes pour ceux qui sont issus de familles défavorisé­es. Ces derniers ont été contraints de se rabattre sur les voisins ou sur les connaissan­ces ou encore sur les centres de service informatiq­ue pour achever les opérations d’inscriptio­n, moyennant le payement d’une certaine somme d’argent, après s’être acquittés des frais d’inscriptio­n via la carte jeune. Seul, le problème du transport rural reste encore posé, dans la mesure où plusieurs élèves trouvent encore des difficulté­s à rejoindre les bancs de leurs écoles ou autres collèges et lycées éloignés de leurs domiciles. En dépit des efforts déployés par les autorités régionales et les sociétés de transport pour garantir un service d’appoint pour le transport des écoliers et des élèves, la question du transport demeure, on ne peut plus, le talon d’achille de la nouvelle rentrée sur laquelle l’on mise pour faire progresser le système éducatif et mettre fin à certaines pratiques jugées préjudicia­bles pour l’éducation de nos élèves, avec en point de mire les cours particulie­rs dans les garages et autres lieux insalubres ou non adaptés à ce genre d’activité.

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