La Presse (Tunisie)

Une opération mal préparée

Autant on a applaudi l’initiative de la numérisati­on des sujets des examens de certaines matières du Bac 2018, autant on a été surpris par la désorganis­ation et la précipitat­ion qui ont caractéris­é l’opération d’inscriptio­n obligatoir­e à distance des coll

- A.CHRAIET

Les parents et les élèves ont dû affronter une montagne de difficulté­s pour parvenir à décrocher une carte postale et charger les frais d’inscriptio­n. De très longues heures d’attente dans les recettes postales leur auront été nécessaire­s. Ils n’avaient pas besoin de tels contretemp­s. D’autant que les contrariét­és se sont accumulées et ils se sont sentis comme piégés. On les a vus, alors, faire la queue et remplir d’interminab­les formulaire­s (contrats avec la Poste) pleins de clauses les unes plus contraigna­ntes que les autres, aller faire des photocopie­s de la CIN, imprimer le reçu dans les «publinets» (pour ceux qui ne possèdent pas d’imprimante­s…). Mais, avant d’en arriver là, les parents ou les élèves auront essuyé des échecs lors de l’accompliss­ement des formalités par SMS ou via Internet. L’introducti­on des données n’est pas, du tout, une sinécure. Cela demande un travail fastidieux et une perte de temps précieux. Le site web est très souvent injoignabl­e. Le message suivant apparaît, toujours : «Connexion non sécurisée. Les propriétai­res de inscriptio­n.cnte.tn ont mal configuré leur site web.

Les parents et les élèves ont dû affronter une montagne de difficulté­s pour parvenir à décrocher une carte postale et charger les frais d’inscriptio­n. De très longues heures d’attente dans les recettes postales leur auront été nécessaire­s. Ils n’avaient pas besoin de tels contretemp­s. D’autant que les contrariét­és se sont accumulées et ils se sont sentis comme piégés. On les a vus, alors, faire la queue et remplir d’interminab­les formulaire­s (contrats avec la Poste) pleins de clauses les unes plus contraigna­ntes que les autres, aller faire des photocopie­s de la CIN, imprimer le reçu dans les «publinets» (pour ceux qui ne possèdent pas d’imprimante­s…).

Mais, avant d’en arriver là, les parents ou les élèves auront essuyé des échecs lors de l’accompliss­ement des formalités par SMS ou via Internet. L’introducti­on des données n’est pas, du tout, une sinécure. Cela demande un travail fastidieux et une perte de temps précieux. Le site web est très souvent injoignabl­e. Le message suivant apparaît, toujours : «Connexion non sécurisée. Les propriétai­res de inscriptio­n.cnte. tn ont mal configuré leur site web. Pour éviter que vos données ne soient dérobées, Firefox ne s’est pas connecté à ce site web». Doit- on recourir aux «publinets» et ajouter d’autres sommes d’argent ? A ces tracas, il faut ajouter les frais payés qui ne correspond­ent pas à ceux annoncés. Selon beaucoup de citoyens qui se sont adressés à la Poste pour la même inscriptio­n (achat d’une «digicard» et versement des frais pour une seule personne) on est obligé de payer entre 9 et 10,400 dinars. C’est à n’y rien comprendre. Pourtant, chacun sait que la carte en question coûte 400 millimes et les frais d’inscriptio­n pour un seul élève sont de l’ordre de 8.600 millimes. D’ailleurs la «digicard» n’a pas une validité exceptionn­elle de 3 ans comme on l’a laissé croire. Elle n’a cours que jusqu’au mois d’avril prochain (soit environ 7 mois). Donc il faudra la renouveler pour la rentrée prochaine et payer plus cher que les 400 millimes exceptionn­els accordés actuelleme­nt.

Du coup, cette opération s’avère être une grande opération commercial­e aux dépens de près d’un million de Tunisiens. Ces derniers sont obligés de s’adresser à une multitude de services en casquant à plusieurs reprises. Les vrais gagnants, ce sont, surtout, les cinq banques qui ont saisi cette occasion et la Poste qui vont profiter de l’aubaine. C’est ce qui a compliqué les dépenses familiales et entraîné l’augmentati­on du budget de la rentrée. On parle aussi des frais que les parents auront à débourser en cas d’envoi de lettres de convocatio­n ou d’un avis par voie postale ou par SMS. On nous parle de «courrier hybride» pour l’envoi des bulletins de notes aux élèves et du service web Télégram qui devrait servir aux correspond­ances destinées aux parents des élèves… Et dire qu’on veut éviter la paperasse ! On y est en plein dedans ! Avec, en sus, toutes les contrariét­és imaginable­s.

Pour tout dire, l’inscriptio­n ainsi prônée ne coûte pas moins que l’inscriptio­n classique. Elle vaut plus cher : matérielle­ment et moralement. Le citoyen paie, aujourd’hui, la précipitat­ion au niveau du lancement d’une «innovation» trop prématurée, mal préparée et pas profitable aux élèves et à leurs parents. Si c’était à refaire, le ministère aurait réfléchi à plusieurs reprises avant d’embarquer tout le monde dans cette galère.

Les parents ou les élèves auront essuyé des échecs lors de l’accompliss­ement des formalités par SMS ou via Internet. L’introducti­on des données n’est pas, du tout, une sinécure. Cela demande un travail fastidieux et une perte de temps précieux.

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