l’etat s’appauvrit quand des citoyens s’enrichissent !
L’ÉCONOMIE souterraine représenterait aujourd’hui 54% du PIB. Le taux le plus élevé à l’échelle mondiale, selon des analystes, jamais atteint par le passé. Cela représente des milliers de milliards qui échappent à l’etat en termes de ressources fiscales et au peuple tunisien, le laborieux, celui qui galère au quotidien et s’acquitte de son devoir fiscal. Autrement dit, l’etat s’appauvrit tandis qu’une minorité de Tunisiens s’enrichit, outrageusement. Et personne ne semble être en mesure de changer le cours des choses car, au fil des mois et des années, la machine souterraine s’est transformée en système qui a infesté l’etat et ses institutions. Ce constat a été fait par le président de l’instance constitutionnelle de lutte contre la corruption en personne. Il l’a dit et répété, en vain. Pire : les affaires de corruption transférées devant la justice sont mises en doute et lynchées, notamment à travers les médias, si bien que le citoyen lambda ne sait plus qui croire ni à quel saint se vouer.
S’il ne se passe rien, c’est parce que la crise politique, qui a éclaté depuis des mois et qui enfle chaque jour, n’est pas à l’origine une crise institutionnelle. Cette dernière, les institutions de l’etat, les lois, les organisations nationales savent la résoudre et dans des délais étudiés. De plus, le processus démocratique a bien avancé avant d’être lui aussi bloqué. Cependant, ce qu’on appelle aujourd’hui une crise politique, parce qu’elle gangrène tous les rouages du pays et empêche le processus démocratique d’arriver à terme, est à l’origine une bagarre entre chefs, une lutte d’ego. Mais celle-ci a pris une telle ampleur que ses dommages collatéraux ont atteint chaque Tunisien, chaque région et chaque secteur économique. Hier, l’énergie, aujourd’hui le tourisme. Où est passé l’argent du peuple ? Les sondages et les témoignages spontanés sont unanimes : la majorité des Tunisiens sont insatisfaits, déprimés. L’avenir n’a plus d’horizon, pour eux. Dans l’imaginaire collectif, aujourd’hui, les plus chanceux sont ceux qui partent, ceux qui quittent le pays.
Pourtant, des solutions existent et les économistes les proposent. Comme la nécessité et l’urgence de régulariser la situation fiscale des acteurs de l’économie souterraine. Si ces fonds venaient à « échouer » dans les caisses de l’etat, la Tunisie sortirait de toutes les impasses (économique, politique et sociale), parce que dans le cas échéant cela voudra dire que tous les Tunisiens sont devenus égaux devant le fisc et que les barons de la contrebande n’ont plus de pouvoir sur les partis politiques ni n’exercent de pressions sur l’appareil sécuritaire et les institutions ou administrations financières. Ce ne sont pas là les promesses de la démocratie ?
Hier l’énergie, aujourd’hui le tourisme. Où est passé l’argent du peuple ? les sondages et les témoignages spontanés sont unanimes : la majorité des tunisiens sont insatisfaits, déprimés. l’avenir n’a plus d’horizon pour eux. Dans l’imaginaire collectif, aujourd’hui, les plus chanceux sont ceux qui partent, ceux qui quittent le pays.