La Presse (Tunisie)

Téhéran confirme un tir de missiles contre des rebelles kurdes

La division des drones des Gardiens a également été impliquée dans cette rare attaque balistique transfront­alière menée sur le sol irakien à partir du territoire iranien.

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AFP — Les Gardiens de la Révolution islamique ont confirmé hier avoir tiré la veille sept missiles contre le quartier général d’un groupe d’opposition armé kurde iranien en Irak.

«Le quartier général des terroriste­s [...] a été touché avant-hier par sept missiles de surface tirés par la division balistique de la force aérospatia­le des Gardiens», a indiqué un communiqué publié sur le site officiel de cette armée d’élite iranienne. Cette frappe a fait 11 morts et 30 blessés, selon des sources médicales locales.

La division des drones des Gardiens a également été impliquée dans cette rare attaque balistique transfront­alière menée sur le sol irakien à partir du territoire iranien. Un responsabl­e du Parti démocratiq­ue du Kurdistan d’iran (Pdki) — installé au Kurdistan irakien et considéré par Téhéran comme une organisati­on terroriste — avait indiqué avant-hier que 11 membres de son mouvement avaient été tués par des roquettes tirées sur leur siège à Koysinjaq alors qu’ils étaient réunis en congrès. Il avait accusé l’iran d’être à l’origine de l’attaque. Koysinjaq est située près de la frontière iranienne, à environ 60 km à l’est d’erbil, capitale de la région autonome kurde d’irak.

«Le châtiment des transgress­eurs a été planifié à la suite des actions maléfiques perpétrées ces derniers mois par des terroriste­s de la région kurde [d’irak] à la frontière de la République islamique» d’iran, a encore indiqué le communiqué des Gardiens de la Révolution. De nombreuses «équipes de terroriste­s» ont récemment été envoyées à partir de la zone autonome kurde d’irak dans les provinces iraniennes de l’azerbaïdja­n-occidental, du Kurdistan et de Kermanshah, ont ajouté les Gardiens, armée idéologiqu­e créée au côté de l’armée nationale après la Révolution islamique de 1979.

Ils affirment avoir affronté récemment des commandos du PDKI dans le villes de Marivan et Kamyaran dans la zone du Kurdistan iranien, frontalièr­e de l’irak.

Protestati­on irakienne

Dans un communiqué publié hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères irakien, Ahmed Mahjoub, a de son côté dénoncé le bombardeme­nt de Koysinjak, survenu au lendemain de l’incendie du consulat d’iran à Bassora (sud de l’irak) par des manifestan­ts anti-iraniens.

«L’irak protège la sécurité de ses voisins et refuse que son sol soit utilisé pour menacer ces pays mais refuse catégoriqu­ement que sa souveraine­té territoria­le soit violée par le bombardeme­nt de quelque cible que ce soit sur son sol sans coordinati­on préalable», a-t-il affirmé. Le Pdki est le plus ancien parti autonomist­e kurde d’iran. Interdit après la Révolution islamique, il semble avoir repris des opérations en territoire iranien depuis 2016, après une longue trêve.

Sept de ses dirigeants ont été assassinés en Autriche et en Allemagne dans deux attentats commis respective­ment en 1989 et 1992, attribués par ces deux pays à l’iran.

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Des membres du Parti démocratiq­ue du Kurdistan d’iran (Pdki) constatant les dégâts après une attaque de roquettes sur leur quartier général à Koysinjaq, au Kurdistan irakien, avant-hier

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