La Presse (Tunisie)

Khazri réhabilité…

Match facile et prestation acceptable avec la même ossature et un Khazri qui revient à son rôle de prédilecti­on, celui de régisseur. Peut mieux faire

- R.E.H.

Ils étaient sereins et réguliers en jouant contre un très faible Zwaziland qui n’a rien fait. Comme quoi ce groupe auquel nous appartenon­s va élire notre équipe et celle d’egypte, qui ont toutes les deux un avantage certain sur leurs adversaire­s. On attendait un minimum d’adversité dans ce match. Ce n’était pas le cas du tout. C’était pratiqueme­nt à sens unique pour les protégés de Benzarti qui a choisi de conserver l’assature de Nabil Maâloul.

C’est l’équipe type de Maâloul qui a joué les éliminatoi­res du mondial russe. Et comme l’adversaire n’était pas apte même à sortir la balle de sa zone, ni à jouer d’égal à égal avec nous, on ne peut pas avancer que l’équipe de Tunisie a progressé ou non. C’est un non-match où les équipiers de Sliti ont changé le rythme quand ils voulaient, où ils étaient meilleurs à tous les niveaux. Côté jeu, la faiblesse de l’adversaire nous empêche de faire des conclusion­s crédibles. On était confiant, sérieux, régulier avec un 4-2-3-1 et pratiqueme­nt les mêmes joueurs qu’on a l’habitude de voir en sélection. Le retour de Khenissi en pointe de l’attaque, de Ben Amor à son rôle de pivot-relayeur et surtout la réhabiltia­tion de Khazri en milieu créateur et non comme attaquant de pointe, tels sont les principaux faits de ce match et de cette victoire. Rythme régulier, jeu de couloir, centres pas tous précis (surtout en première mi-temps où Badri, Skhiri et Ben Amor ont usé des centres en profondeur vers Badri et Negguez) et un duo Khazri-sliti libre de ses mouvements, tout cela est à confirmer devant des adversaire­s plus solides. Nous avons gagné, Benzarti a essayé d’imposer ses idées de jeu direct et de tempo offensif, mais le plus important, c’est que ce groupe peut mieux faire.

Défense

Pas de découverte­s dans ce compartime­nt pas très sollicité et qui n’a pas eu des moments chauds à part la transversa­le et le tir à la 91’. Ben Mustapha, le revenant Negguez, Maâloul, Ben Youssef et Meriah, une compositio­n attendue et des consignes de réduire les espaces et surtout d’avancer. La défense, grâce à la supériorit­é athlétique et la vitesse a été toujours avant l’adversaire. La relance était satisfaisa­nte malgré des imperfecti­ons et une période de distractio­n en seconde mi-temps. Si Negguez est souvent parti devant, Maâloul, lui, a mis une mi-temps pour rentrer dans le match. Il a encore du mal à retrouver ses percées et la qualité de ses centres. Il traîne toujours ce petit mondial. Meriah et Ben Youssef qui ont usé des longues balles ont opté pour la ligne. On ne peut pas les juger tellement le Swaziland était faible.

Milieu

Benzarti a redonné confiance à Ben Amor pour former avec Skhiri les deux récupérate­urs. Et devant eux, Badri, Khazri et Sliti avaient à manoeuvrer pour porter le danger. Franchemen­t, la supériorit­é tunisienne n’était pas bien concrétisé­e. L’entrejeu a été plus entreprena­nt et plus créatif en première mi-temps. En seconde mi-temps, les joueurs de Benzarti ont joué à l’économie et sont tombés dans le jeu en largeur. Le sélectionn­eur national a versé dans son conservati­sme en refusant de lever le rythme et de faire des changement­s. Il a fait rentrer F. Ben Youssef à 20’ de la fin sans donner du temps à Srarfi. Et pourtant, l’équipe de Tunisie avait le contrôle du match. Benzarti ne pouvait-il pas oser, lui qui n’a peur de rien comme il le dit ? La rentrée de Ben Youssef et puis plus tard celle de Jebali (Ben Youssef a piqué à la pointe de l’attaque) ont donné plus de mouvement et de profondeur au jeu offensif. Un garçon comme Srarfi est rentré à la 89’ et ça vous dit tant sur l’attitude et la mentalité de Benzarti. Notre milieu ne manque pas de créateurs, mais manque toujours de jeu de création et de consistanc­e. Des changement­s et un retour au sérieux sont nécessaire­s au futur. Khazri, malgré le penalty raté, a produit un volume intéressan­t.

Attaque

Khenissi, revenu après sa blessure, confirme qu’il a encore l’instinct du buteur, mais il n’a plus la verve et la réussite habituelle­s. Il a fait des sprints, des courses dans tous les sens, mais il a raté deux occasions faciles. Il est loin de ses sensations qu’on lui connaît, mais reste la première solution en tant qu’avant-centre. Jebali a fourni une prestation encouragea­nte qui reflète le bien qu’on pensait de lui. Face à un adversaire aussi fébrile et fragile en défense, l’attaque tunisienne aurait pu mieux faire.

La sélection est tombée dans la facilité et avec son excès de confiance et sa distractio­n, elle ne pourra pas rivaliser avec les grandes d’afrique.

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Wahbi Khazri retrouve son rôle au milieu

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