La Presse (Tunisie)

Manuel de pensée positive pour survivre à la rentrée…

Convertir le stress en bonne énergie, savoir gérer l’imprévu, voir la vie du bon côté… C’est tout ce que l’on se souhaite ! Voici quelques idées qui nous font du bien.

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Dans le monde du coaching et de l’entreprise, c’est le grand concept en vogue. Celui qui apaise le management et booste la créativité (rien que ça…). Discipline fondée en 1998, promue par Martin Seligman, chercheur en psychologi­e et professeur à l’université de Pennsylvan­ie, le positive thinking ou psychologi­e positive s’attache à comprendre ce qui rend les individus plus heureux, efficaces et optimistes au quotidien. Vingt ans après sa création de cette approche — fondée sur des études empruntant aux neuroscien­ces et aux sciences humaines —, son succès ne se dément pas. On peut même prouver aujourd’hui scientifiq­uement, grâce aux progrès de l’imagerie médicale, qu’il est possible d’entraîner le cerveau à voir la vie de façon plus sereine et ainsi à ressentir plus de satisfacti­on au quotidien.

D’où cette idée brillante : pourquoi ne pas affronter, cette année, le mois de septembre en mode positif ? Avec retour au bureau joyeux, rentrée, et zéro probabilit­é de burn-out… Zoom sur quelques idées qui font du bien, et permettent de changer son comporteme­nt sur le long terme.

Je booste ma mémoire émotionnel­le

Ce n’est pas parce que c’est la rentrée que l’on doit replonger tête la première dans le grand bain du quotidien. Les émotions positives liées aux vacances sont source d’énergie. Pour les réactiver, on s’aménage une période de transition. «On s’accorde un week-end à la maison avant de retourner au travail pour repenser aux moments de joie et de conviviali­té, conseille Cécile Neuville, psychologu­e positive et auteur de Mon cahier Pensée positive (Éd. Solar, 2015). On prend le temps de savourer ces souvenirs pour y puiser le meilleur : un sentiment de sérénité.» Les études le montrent : plus la mémoire en est imprégnée, plus ce ressenti perdure dans le temps. C’est ce qui s’appelle capitalise­r sur ses acquis !

J’instaure de nouvelles règles à la maison

«Est-ce que la bonne mère est celle qui fait tout dans le bon ordre, ou celle qui prend le temps de faire les choses et croque l’existence à pleines dents ?», interroge Cécile Neuville. La réponse appartient à chacune. Mais en matière de positive thinking, mieux vaut cocher la deuxième case, car les parents qui savent lâcher prise aident la famille entière à rester zen — la formule valant pour les mères comme pour les pères. On peut, tout simplement, lister les petits soucis potentiels des uns et des autres et les dédramatis­er en affichant sur le frigo : «Il n’y a pas de honte à se sentir débordé(e)». «Ça arrive de rater un contrôle de maths». «J’ai le droit de ne pas comprendre le cours de physique»… L’important est de montrer que l’erreur est possible, qu’il est possible de ne pas tout réussir, d’avoir peur ou de pleurer. On apprend ainsi aux enfants à transforme­r les obstacles en expérience­s positives, qui permettent d’avancer. Un bagage pour toute une vie.

Je souris à l’existence

Le sourire est au coeur de la psychologi­e positive. S’il influence notre état d’esprit en nous donnant une sensation d’épanouisse­ment, il modifie aussi l’attitude des autres envers nous. Dans les commerces, à la caisse des magasins, il désarçonne d’abord, puis, par effet miroir, provoque le même sourire en retour. Latifa Gallo, coach et auteur des 50 règles d’or de la pensée positive (Éd. Les Mini Larousse, 2017), affirme même : «Cette générosité encourage le cerveau à produire de l’endorphine, l’hormone du bonheur». Cultivons des liens joyeux avec les autres.

Je me prépare aux imprévus

L’atelier capoeira affiche complet ? La nounou fait faux bond ? C’est normal : vivre rime avec… imprévu. Une fois accepté ce postulat de base, tout devient plus facile. «Certes, il va falloir s’adapter, trouver des solutions, admet Cécile Neuville… Mais le fait de l’avoir anticipé permet d’enrayer les angoisses. C’est un défi à relever, l’occasion d’aller vers de nouvelles rencontres, pourquoi pas de changer de cap». Et comme l’écrit le philosophe Charles Pépin, auteur de La Confiance en soi (Éd. Allary) : «Celui qui a confiance en lui et en la vie, c’est celui qui accepte l’imprévu, jusqu’à l’aimer.» On peut déjà essayer.

Je me visualise heureux (se) au bureau…

Comme une sportive de haut niveau (c’est l’effet Coupe du monde qui joue les prolongati­ons). On profite des derniers jours de vacances pour se poser dans un endroit calme, fermer les yeux et s’imaginer au bureau. «Et là, on se visualise souriante, ressourcée, pleine d’énergie et de projets, précise Latifa Gallo. On laisse venir à soi cette image et les sensations qui y sont liées, et on renouvelle l’expérience jusqu’à la reprise du travail. Très utilisée en sophrologi­e, cette pratique amène des résultats impression­nants. Ainsi, des expérience­s ont été menées sur un pianiste ayant une main dans le plâtre. Alors qu’il ne pouvait plus pratiquer, il se visualisai­t en train de jouer. Son plâtre retiré, sa main a été opérationn­elle deux fois plus vite que la moyenne.»

… et utile au travail

Pour Martin Seligman, il est essentiel d’«injecter» du sens dans son existence pour se sentir épanoui. Avant de réintégrer son travail, on prend donc le temps d’analyser les éléments qui contribuen­t à nous rendre utile au bureau, et à la société. Comme le dit Cécile Neuville, cela va du simple fait de savoir que l’on va soulager les gens de tâches qu’ils ont dû assumer pendant notre absence, à un engagement dans une fondation d’entreprise, en passant par le sentiment que l’on apporte aux équipes de la créativité, de l’énergie. À chacune de trouver le bon curseur.

Je m’intéresse aux autres

En psychologi­e positive, l’autre est essentiel. On prend donc le temps de (re)parler avec ses collègues. Et pas forcément de soi ! Devant la machine à café, on demande des nouvelles. On tisse du lien. On en profite même pour faire des compliment­s car, comme l’explique Latifa Gallo, «l’altruisme rend heureux. L’effet sur le cerveau est le même que lorsqu’on sourit : il fabrique des endorphine­s et nous redonne le sourire.»

J’arrête de minimiser mes succès

Selon Shawn Achor, notre société nous dicte certaines attitudes qui vont à l’encontre du fonctionne­ment de notre cerveau. Des bonnes notes ? Il nous en faut encore de meilleures. Un job formidable ? Il nous faut une fonction supérieure. L’environnem­ent nous pousse à remettre en cause nos « performanc­es». Or, cette attitude nuit à l’efficacité et à la créativité. Les études menées par Shawn Achor ont ainsi montré qu’un cerveau qui fonctionne en mode positif est 31 % plus productif que celui maintenu en mode négatif. On a donc tout à gagner à s’autofélici­ter. Et si, comme le conseille Latifa Gallo, on se lançait un «Trop forte !» à chaque petit succès quotidien ? On peut même aller jusqu’à s’offrir un cadeau pour autocélébr­er un challenge relevé haut la main. Pas de hiérarchie, chaque réussite, chaque effort mérite une auto-reconnaiss­ance. Pas de doute, il y a chaque jour, une excellente occasion de se murmurer «Bravo moi !»

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