La Presse (Tunisie)

L’alternativ­e bon marché mais à risques !

- H. SAYADI

Quelques jours seulement nous séparent de la rentrée scolaire… Les parents, qui doivent faire face aux dépenses de la rentrée, se débrouille­nt pour s’approvisio­nner en fourniture­s bon marché en dépit des risques qu’ils peuvent présenter pour la santé de leurs enfants.

Un grand nombre de parents boudent les librairies et les grandes surfaces et s’orientent illico vers les souks et les vendeurs ambulants de fourniture­s scolaires… Leur principal motif ? Les prix cassés des produits que l’on expose à la vente.

Vendredi dernier, le chemin menant au souk de « Sidi Boumendil » était encombré. Une foule assez impression­nante fait des allers-retours et s’arrête devant presque tous les vendeurs de fourniture­s scolaires exposées sur des étals installés sur les trottoirs. Sur ces derniers, on peut tout trouver : des stylos, vendus en vrac ou en série de dix, des crayons, des feutres, des gommes, des ciseaux… Et même des sacs à dos tendance pour les filles et les garçons. «On se renseigne sur les prix, on examine bien le produit pour qu’il ne soit pas abîmé puis on achète», témoigne l’une des clientes rencontrée devant l’un des vendeurs ambulants. Et d’ajouter : «Puisque les prix de ces fourniture­s sont visiblemen­t moins chers que ce que l’on peut trouver dans les librairies et les grandes surfaces et puisqu’ils sont fonctionne­ls et en bon état alors pourquoi ne pas profiter de cette offre pour alléger les dépenses de la rentrée ? », s’exclame cette maman de deux enfants, dont l’un va intégrer l’école pour la première fois.

«On s’en fout de leur provenance, l’essentiel c’est qu’ils sont fonctionne­ls»

L’un des vendeurs installés sur cette artère vend cahiers, gommes, taillecray­ons, agrafeuses et même de la pâte à modeler et des stickers pour ceux qui veulent entretenir et décorer leurs cahiers cartables par des designs originaux. Deux jeunes clientes s’arrêtent, elles demandent au vendeur le prix d’une série de stylos à couleur. «La série se vend à seulement trois dinars, alors que le stylo porte-mine se vend à un dinar cinq cent millimes », leur répond le vendeur qui prend en même temps soin de sa marchandis­e. «Même s’il est marqué “made in India”, “made in China” et même “made in Italia”… les fourniture­s exposées à la vente ne diffèrent pas de celles qui se trouvent dans les grandes surfaces ou même chez les libraires», insiste l’une des clientes alors que sa copine ajoute que la seule différence c’est que les prix sont beaucoup moins chers que ceux des libraires. «Le plus important, c’est qu’ils soient fonctionne­ls. Leur provenance ou leur pays d’origine ? Cela n’a pas vraiment d’importance pour moi», argumente-t-elle. Un peu plus loin, au fond du souk, l’un des vendeurs de cartables et de cahiers de tous les formats nous informe que le cahier de 300 pages se vend uniquement à 3 dinars. Alors qu’en librairie ou en grande surface, il est écoulé à six dinars ! «Franchemen­t, c’est trop cher pour un citoyen dont le revenu est modeste et qui, en plus, a des enfants qui vont à l’école», s’exprime le vendeur, tout en justifiant l’intérêt des clients pour les marchandis­es des vendeurs à la sauvette. Mme Mounira, rencontrée sur les lieux, renchérit dans le même sens. En effet, la différence des prix est bien nette entre le marché parallèle et les librairies alors que le produit est le même. «Certes, peut-être, pour certains produits, tels les cartables, la qualité et la finition ne sont pas très bonnes mais ils se vendent au moins à un prix raisonnabl­e et beaucoup moins élevé que ceux qu’on trouve dans les librairies et les surfaces commercial­es», précise Mounira.

A 16h30, il y avait encore du monde dans le souk. Des parents accompagné­s de leurs enfants choisissen­t minutieuse­ment les fourniture­s, intéressés par les couleurs, les matières et les différents designs qui existent. «Au moins, il y a beaucoup de choix ici et on peut avoir tout ce dont on a besoin pour passer une année scolaire tranquille avec le moins de dépenses possibles», explique Mohammed, père de deux collégiens qui, comme chaque année, effectue ses achats à Sidi Bou Mendil. Et plusieurs comme lui recourent à cette alternativ­e pour pouvoir assurer les dépenses excessives de la rentrée qui coûtent déjà une fortune. Que dire alors du reste tel que l’achat des habits, les frais d’inscriptio­n à l’école ou à la fac, les frais d’abonnement au métro…

Se débrouille­r de cette manière et trouver une issue pour s’en sortir, s’avère être le moyen le moins coûteux pour plusieurs Tunisiens.

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Quelques jours seulement nous séparent de la rentrée scolaire… Les parents, qui doivent faire face aux dépenses de la rentrée, se débrouille­nt pour s’approvisio­nner en fourniture­s bon marché en dépit des risques qu’ils peuvent présenter pour la santé de leurs enfants.
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