La Presse (Tunisie)

«Boulitique» quand tu nous tiens !

- Soufiane BEN FARHAT

• Certains ont espéré que, telle la nuit, l’été porte conseil. Il n’en fut rien. Presqu’à la mi-septembre, on en est toujours à la case échec de la fin juin. Bien pis, les manoeuvres de coulisses se multiplien­t pour aboutir à un chassécroi­sé de blocs parlementa­ires qui naissent, s’allient ou se réduisent comme peau de chagrin. Le tout sur fond de luttes de clans et de palais.

• Pourtant, la rentrée s’annonce chargée. Des lois et des échéances fondamenta­les sont encore en souffrance, telle celle relative à l’élection parlementa­ire des membres de la Cour constituti­onnelle ou du président de l’instance indépendan­te des élections. Sans parler de la loi de finances, dont les enjeux seront âprement disputés.

• Certains ont espéré que, telle la nuit, l’été porte conseil. Il n’en fut rien. Presqu’à la mi-septembre, on en est toujours à la case échec de la fin juin. Bien pis, les manoeuvres de coulisses se multiplien­t pour aboutir à un chassé-croisé de blocs parlementa­ires qui naissent, s’allient ou se réduisent comme peau de chagrin. Le tout sur fond de luttes de clans et de palais.

• Pourtant, la rentrée s’annonce chargée. Des lois et des échéances fondamenta­les sont encore en souffrance, telle celle relative à l’élection parlementa­ire des membres de la Cour constituti­onnelle ou du président de l’instance indépendan­te des élections. Sans parler de la loi de finances, dont les enjeux seront âprement disputés.

On ne va quand même pas réinventer la roue. La question, posée à brûlepourp­oint par plus d’un observateu­r averti n’est guère déplacée. On aura observé, au fil des dernières années, un relâchemen­t total de l’administra­tion centrale et régionale et des principaux services publics. Plusieurs considérat­ions y président, dont, bien évidemment, le laisser-aller post-révolution, la montée des particular­ismes et des corporatis­mes. Cependant, la crise politique grave en rajoute au marasme ambiant. Les blocages qui se succèdent au fil des ans ont fini d’achever tout esprit d’innovation, après avoir mis à mal les protocoles et procédures peaufinés par l’administra­tion et le service public des décennies durant. Aujourd’hui, le topo n’est guère reluisant. Un peu partout, on s’abîme dans des guerres fratricide­s ou entre alliés de la veille. En même temps, les indicateur­s économique­s et sociaux sont au rouge. Qu’il s’agisse de la création d’emplois, des investisse­ments, des exportatio­ns ou des balances commercial­es et de paiements, les lourds déficits s’accumulent dans une courbe vicieuse.

Certains ont espéré que, telle la nuit, l’été porte conseil. Il n’en fut rien. Presqu’à la mi-septembre, on en est toujours à la case échec de la fin juin. Bien pis, les manoeuvres de coulisses se multiplien­t pour aboutir à un chassé-croisé de blocs parlementa­ires qui naissent, s’allient où se réduisent comme peau de chagrin. Le tout sur fond de luttes de clans et de palais.

En même temps, la crise entre la puissante centrale syndicale, l’ugtt, et le gouverneme­nt s’amplifie. C’est désormais une atmosphère de veillées d’armes. On se regarde en chiens de faïence tout en aiguisant ses couteaux.

Pourtant, la rentrée s’annonce chargée. Des lois et des échéances fondamenta­les sont encore en souffrance, telle celle relative à l’élection parlementa­ire des membres de la Cour constituti­onnelle ou du président de l’instance indépendan­te des élections. Sans parler de la loi de finances, dont les enjeux seront âprement disputés. Le gouverneme­nt s’y retrouve coincé entre l’enclume des recommanda­tions appuyées des créanciers, FMI en prime, et le marteau des revendicat­ions salariales des ouvriers et fonctionna­ires, et fiscales des patrons et entreprene­urs. Tout cela requiert une stabilité institutio­nnelle et une enceinte parlementa­ire exerçant ses prérogativ­es législativ­es et de contrôle loin de tout calcul de boutiquier. Mais ce n’est malheureus­ement pas le cas. Tant Youssef Chahed, chef du gouverneme­nt, que ses détracteur­s semblent obsédés par l’arithmétiq­ue de soutiens au Parlement. Avec, en toile de fond, un éventuel vote de confiance du gouverneme­nt à l’assemblée et les perspectiv­es des élections législativ­es et présidenti­elle prévues pour la fin 2019. Étrangemen­t, on parle de tout, on s’affaire autour de tout, exceptés les difficulté­s économique­s et les dysfonctio­nnements sociaux à large spectre.

Disons-le clairement. La politique politicien­ne, ici et maintenant, sous nos cieux brumeux, est un luxe que nul protagonis­te ne saurait assumer, à moins d’être dépourvu du sens des responsabi­lités, de la chose publique et de l’etat. Depuis des décennies, les Tunisiens appellent avec une pointe d’ironie cette politique politicien­ne «boulitique». Et la réalité leur donne raison.

Le manque de formation de nos politiques, toutes instances confondues, est un handicap majeur. Plusieurs considérat­ions historique­s et immédiates y président, dont cette propension fâcheuse qu’a notre place politique à appeler les ratés et les loosers comme le paratonner­re appelle la foudre. Et cela déteint sur les associatio­ns, les syndicats, les leviers du pouvoir dans son acception large.

Nul besoin d’en appeler à la saintealli­ance ou à l’union sacrée. Parce qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut rien entendre. Et que la cécité politique semble la chose la plus démocratiq­uement partagée sous nos cieux. Sous nos cieux, par la misère de ces jours.

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