L’objectif n’est pas de réduire les crédits
L’objectif est d’inciter les banques à déployer davantage d’effort et à être plus innovantes en matière de mobilisation des dépôts de la clientèle, moins volatiles et moins onéreux, tout en les amenant à asseoir une gestion plus efficace de leur risque de transformation.
Le projet de publication par la Banque centrale de Tunisie (BCT) d’une nouvelle circulaire prévoyant l’obligation pour les banques de respecter un nouveau ratio crédits/ dépôts a suscité un débat que la BCT estime intéressant. Toutefois, afin d’éviter toutes mauvaises interprétations qui pourraient induire le public en erreur, l’institut d’emission tient à apporter les précisions suivantes : Contrairement aux allégations, dans ladite circulaire — encore au stade de projet —, la BCT ne compte pas instituer un ratio cible de 110% mais plutôt amener les banques qui affichent des ratios très élevés — ayant même atteint un taux de 150% pour certaines — à réduire progressivement leurs ratios crédits/dépôts, et ce, à hauteur de 3% trimestriellement. Les banques ayant des ratios inférieurs ou égaux à 110% ne seront pas concernées par cette mesure.
Forte exposition au risque
Il importe, aussi, de préciser que l’institution de ce ratio ne vise pas la réduction des crédits à l’économie. L’objectif étant d’inciter les banques à déployer davantage d’effort et à être plus innovantes en matière de mobilisation des dépôts de la clientèle, moins volatiles et moins onéreux, tout en les amenant à asseoir une gestion plus efficace de leur risque de transformation à la faveur d’une gestion actifs-passifs (ALM) dynamique.
Cette mesure fait suite à la constatation du recours excessif des banques à des ressources de très court terme auprès de la BCT induisant ainsi une forte exposition au risque de transformation.
L’adoption du ratio crédits/dépôts — qui est actuellement en discussion avec la profession — sera limitée dans le temps et sera relayée par un ratio bâlois de liquidité à long terme qui appréhende le risque de liquidité sur la base de l’horizon temporel et des différentes maturités des éléments d’actifs et de passifs.