La Presse (Tunisie)

Le Premier ministre entre en fonction

Ministre de l’irrigation dans le précédent cabinet, Moataz Moussa Abdallah a prêté serment hier lors d’une cérémonie au palais présidenti­el de Khartoum

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AFP — Le nouveau Premier ministre soudanais est entré en fonction hier, après le limogeage du gouverneme­nt sortant décidé la veille par le président Omar elbéchir, dans un contexte de difficulté­s économique­s croissante­s. Ministre de l’irrigation dans le précédent cabinet, Moataz Moussa Abdallah a prêté serment hier lors d’une cérémonie au palais présidenti­el de Khartoum. Le président Béchir a limogé l’ensemble des 31 membres du gouverneme­nt «afin de corriger la situation dans laquelle se trouve le pays», a annoncé avant-hier un communiqué de la présidence. Le nouveau Premier ministre est chargé de former un gouverneme­nt plus restreint de 21 ministres, comme l’a décidé le président Béchir.

Le Soudan fait face à une crise économique qui s’aggrave, avec notamment une inflation de plus de 65% et une pénurie accrue de devises. «La situation économique actuelle est le résultat d’un embargo économique et d’un projet visant à empêcher l’accès du pays aux ressources étrangères», a déclaré M. Béchir dans un discours télévisé hier.

Il n’a toutefois pas précisé qui était à l’origine de ce prétendu projet et n’a pas non plus nommé les Etats-unis, qui ont imposé de 1997 à 2017 un embargo commercial au Soudan.

Selon des experts, cet embargo a eu un large impact sur l’économie soudanaise, particuliè­rement lorsque le sud du pays, riche en pétrole, a proclamé son indépendan­ce en 2011.

Malgré sa levée, les Etats-unis ont maintenu le Soudan sur la liste des pays soutenant le «terrorisme» et les banques étrangères, tout comme les investisse­urs, restent frileux vis-à-vis du pays, déchiré par des décennies de conflits.

«Améliorer les moyens de subsistanc­e»

Selon le président soudanais, «il n’est pas nécessaire d’avoir un énorme gouverneme­nt quand le peuple lutte pour se procurer des biens même basiques». «Nous discutons maintenant avec certains de nos amis afin de lancer des projets permettant d’améliorer les moyens de subsistanc­e de notre peuple et de ramener l’économie soudanaise à l’équilibre», a ajouté M. Béchir.

«Je veux remercier le peuple pour sa patience même lorsqu’il était confronté à des difficulté­s économique­s». Dans un contexte d’inflation croissante, le prix des denrées alimentair­es a plus que doublé en un an. La livre soudanaise a dans le même temps plongé face au dollar. Si les difficulté­s auraient pu «selon certains, déclencher des tensions sociales», le président s’est félicité de «la patience du peuple qui a empêché cela de se produire».

Des manifestat­ions sporadique­s contre la hausse du coût des denrées alimentair­es ont toutefois eu lieu en janvier mais les autorités les ont rapidement matées en arrêtant des leaders de l’opposition et des activistes.

En septembre 2013, des dizaines de personnes ont été tuées dans des affronteme­nts entre des manifestan­ts protestant contre l’austérité et les forces de sécurité, après l’arrêt des subvention­s de carburant.

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