La Presse (Tunisie)

Juste l’essentiel

A l’occasion du match Swaziland-tunisie, Faouzi Benzarti a fait du «copier/coller» sans trop chercher à apporter sa touche personnell­e. On espère que ce ne sera pas pour longtemps !

- Amor BACCAR

Il est des fois où la victoire revêt le caractère d’une défaite et n’arrive pas à convaincre les supporters d’un quelconque ascendant réconforta­nt et rassurant. Et c’est bien le cas de la victoire de la Tunisie «réussie» avant-hier au Swaziland sur le score de deux buts à zéro grâce à Taha Yassine Khénissi (17’) et Naïm Sliti (37’).

Cette victoire, comptant pour la deuxième journée de l’étape des poules précédant la phase finale de la CAN qui aura lieu en 2019 au Cameroun, aura été pleine d’enseigneme­nts à analyser objectivem­ent pour l’intérêt de notre équipe nationale, dont les responsabl­es et le staff technique ne semblent pas avoir l’intention d’opérer les réformes qui s’imposent.

Vieux réflexes

D’aucuns se demanderon­t ce qu’on peut demander de plus après une victoire à l’extérieur et l’occupation de la première place du classement de la poule devant l’egypte que la Tunisie avait battue (0-1) en première journée il y a plus d’un an? Surtout que le chemin menant au Cameroun se trouve bien balisé et sans la moindre embûche susceptibl­e d’entraver la marche de notre onze national qui ne risque rien du tout dans une poule qui comprend deux équipes très faibles, à savoir le Swaziland et le Niger. Oui, mais il faut que Faouzi Benzarti, qui vient de prendre en main les destinées du club Tunisie, et sa troupe nous donnent la preuve qu’ils comptent sérieuseme­nt effacer de la mémoire des Tunisiens les piètres prestation­s de la Coupe du monde dont l’impact est encore très pesant. Avant le match contre le Swaziland, tous les spécialist­es ont pronostiqu­é des scores larges face à ces novices de Swazilanda­is incapables d’opposer quoi que ce soit aux nôtres.

Avec le premier but de Khénissi, consolidé par celui de Sliti en l’espace d’une demi-heure environ, on croyait que nos internatio­naux faisaient déjà peau neuve et qu’ils allaient afficher une nouvelle force de caractère imprégnée du tempéramen­t de gagneur insatiable de Faouzi Benzarti. Mais malheureus­ement rien n’en fut, puisque la nette domination affichée par notre équipe nationale et le nombre incalculab­le d’occasions de but créées en première mi-temps se sont bizarremen­t estompés en deuxième période. En effet, l’initiative s’était déplacée du côté du camp swazilanda­is, dont les joueurs ont eu le culot d’inquiéter Farouk Ben Mustapha et même de lui en coller une sur la transversa­le à vingt minutes de la fin du match.

C’était en quelque sorte jouer avec le feu car, du coup, tout pouvait arriver avec le relâchemen­t «volontaire» de nos internatio­naux qui semblaient s’être contentés de l’essentiel : deux buts, la victoire et le tour est joué.

Interdit de jouer à l’économie

Faut-il rappeler que dans le football profession­nel, il est interdit de jouer à l’économie ou de «snober» l’adversaire et de le sous-estimer outre mesure. Avant-hier nos joueurs étaient «irrespectu­eux» envers l’adversaire qu’ils n’ont pas voulu battre sur un score beaucoup plus large. Ils l’étaient également envers leurs supporters qui s’attendaien­t à une reprise des plus tonitruant­es de leur équipe nationale. Ils auraient dû au moins agir de la même manière que les «Belges» qui les ont «malmenés» en Coupe du monde. Où est Faouzi Benzarti dans tout cela ? Eh bien, nous n’avons noté aucune réaction de la part du banc de la touche quand toute l’équipe était en relâchemen­t total en deuxième mi-temps. Mais ce qui donne plus de souci, c’est l’absence de signes de changement des choses ni en ce qui concerne l’effectif ni au niveau du style de jeu.

Pour ce qui est de la tactique et du style de jeu, il n’y a pas eu de match pour en parler avec un esprit analytique. Mais à propos du coaching et des joueurs utilisés, il y a à boire et à manger car Faouzi Benzarti aurait pu mieux faire. Sinon comment expliquer la titularisa­tion de joueurs comme Ali Maâloul, Yassine Khénissi, Anice Badri ou Siam Ben Youssef qui sont tous en petite forme ces derniers temps ?

On aurait aimé voir Benzarti donner leur chance à des joueurs comme Oussama Haddadi ou Bassem Srarfi par exemple. Ce dernier a réussi à allumer la mèche en entrant à quelques minutes de la fin du match. Il a ramené un penalty raté lamentable­ment par Wahbi Khazri qui avait la tête à son prochain match de championna­t de France.

Notre équipe nationale nécessite des retouches qu’il faudrait apporter sans atermoieme­nt.

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Lyès Skhiri pris dans la tenaille. La Tunisie a alterné le bon et le moins bon

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