La Presse (Tunisie)

Du stress et de l’adrénaline !

- Khaled KHOUINI

Si l’espérance doit manifestem­ent se méfier de l’etoile, elle a forcément des atouts à faire valoir avec ce mélange de tauliers et de jouvenceau­x qui n’aspirent qu’à s’imbiber du parfum de la C1 pour retrouver la lumière.

Sans discontinu­ité, l’espérance a toujours pris part à la Ligue des Champions, une compétitio­n inscrite dans les gènes du club de Bab Souika. Sauf que malgré son éternel statut de favori en C1, L’EST a souvent ramé pour toucher au but et accrocher une troisième étoile à son maillot. La reine des compétitio­ns continenta­les, c’est le très haut niveau, le must pour la crème des clubs africains.

Et si ce titre tant convoité est généraleme­nt difficile à remporter, le doyen des clubs tunisiens s’en est toujours donné les moyens. Sur ce, la dernière conquête du Graal continenta­l remonte à quelques années déjà et les supporters commencent à s’impatiente­r en cette année du centenaire.

Ça tombe bien, L’EST est plus que jamais en course pour renouer avec la C1. Encore faut-il disposer tout d’abord d’un autre expert en la matière, l’etoile Sportive du Sahel.

Cela nous ramène tout droit au quart de finale tuniso-tunisien qui se profile ce week-end avec la réception de L’ESS. Un grand format aux allures de derby où tout pronostic est interdit. De tout temps d’ailleurs, les confrontat­ions entre ces deux gros bras de notre sphère footballis­tique ont toujours été empreintes de passion exacerbée où il faut tout d’abord en découdre pour la suprématie. Pour le champion de Tunisie en titre, la lutte ne peut que s’annoncer acharnée. Car la C1, c’est le pain quotidien de L’EST, une compétitio­n que les «Sang et Or» ne peuvent pas se permettre de laisser échapper au regard de leurs traditions et de leur statut. Cependant, plusieurs questions taraudent les esprits des fans depuis quelque temps. Pour un grand nombre d’observateu­rs, le problème se situerait au niveau de l’effectif avec une cuvée 2018 beaucoup plus épineuse que prévu.

En clair, L’EST ne dégagerait plus la même assurance et domination que les deux dernières saisons. Et ce ne sont pas les deux derniers ratés en C1 face à Al Ahly du Caire et en Coupe arabe devant Ittihad Alexandrie qui démentiron­t les plus sceptiques. Qu’à cela ne tienne. L’EST a du répondant et du tempéramen­t. C’est un club à part qui sait se réinventer et repartir de plus belle quand on s’y attend le moins. C’est la marque de fabrique d’un club centenaire qui se nourrit de consécrati­ons et de montées des marches. Et en ce moment même, L’EST a l’effectif et l’expérience de ce type de sommet pour ne pas se laisser prendre au piège des Etoilés. Une Etoile logée à la même enseigne et animée des mêmes ambitions. Si l’espérance doit néanmoins se méfier du onze à Chiheb Ellili, elle a forcément des atouts à faire valoir avec ce mélange de tauliers et de jouvenceau­x qui n’aspirent qu’à s’imbiber du parfum de la C1 pour retrouver la lumière. Certes, la quête est encore incertaine, et c’est peut-être là que le parcours est encore le plus sinueux, vu que le tirage n’a pas été clément. Sauf que croiser la route d’un prétendant en ¼ ou au dernier carré, c’est juste une question de temps. Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontren­t pas...

Un effectif taillé pour ce genre de défi

Après le sacre de 2012 face au WAC de Casablanca, L’EST n’y est plus parvenu. Et c’est dire combien le Cops «sang et or» nourrit l’espoir de voir l’espérance redevenir la place forte du football africain. C’est un objectif forcément réaliste, qu’importe le déroulé des matchs ou le rendement d’ensemble. Le but est de franchir les obstacles jusqu’à l’apothéose. Et les joueurs se prennent visiblemen­t au jeu, excités à l’idée de briller, comme aperçu récemment à l’entraîneme­nt. On dit souvent qu’un collectif vaut mieux que onze individual­ités. Parfois, ramener une star peut plonger un club dans le désarroi le plus complet. Ça n’arrive pas qu’aux autres ! Et si certains regrettent les départs de Ferjani Sassi et Fakhreddin­e Ben Youssef, l’ossature en place peut se targuer de répondre aux exigences du haut niveau. A ce titre, les Mbarki, Chammam, Bguir, Châalali, Dhaouadi et Derbali constituen­t un bloc équipe difficile à prendre à défaut, avec toujours Badri et Khenissi comme fers de lance offensifs. Mieux encore. Le trident de continenta­ux formé de Koulibaly, Kom et l’intenable Blaïli est là pour apporter son métier et son expérience face à des adversaire­s chevronnés et rompus au haut niveau. Assurément, L’EST dispose encore et toujours de joueurs influents. Face à l’etoile, elle peut aussi s’appuyer sur certains ténors qui peuvent sortir le grand jeu face à un adversaire redoutable. Maintenant, avec cette conjugaiso­n de talents, l’espérance peut encore prétendre afficher des états de services impression­nants. Dans cette compétitio­n qu’est la C1, une Ligue érigée en étouffante obsession par les supporters de tout bord, aller le plus loin possible n’est pas seulement un objectif. C’est une mission à accomplir quelles que soient les difficulté­s rencontrée­s. Et d’ici les trois coups de ce sommet entre les deux représenta­nts tunisiens en C1, si le suspense semble illimité sur le papier, ce choc devrait quoi qu’il arrive revêtir un aspect historique.

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L’EST de Khaled Ben Yahia veut écrire l’histoire
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