La Presse (Tunisie)

Un bras de fer prometteur

la partie palestinie­nne bénéficie d’un soutien affiché de la part de l’onu et de l’union européenne pour s’en tenir à ces deux acteurs de poids de la scène internatio­nale.

- Par Raouf SEDDIK

LE dossier palestinie­n donne lieu en ce moment à des développem­ents diplomatiq­ues très intéressan­ts. Nous assistons en effet à un bras de fer entre L’OLP et l’administra­tion américaine dont le point de départ est la décision israélienn­e de démolir en Cisjordani­e le village de Khan el-ahmar. L’organisati­on palestinie­nne a saisi la Cour pénale internatio­nale, laquelle s’est déclarée compétente pour examiner l’affaire. Ce qui a valu à cette dernière des propos acerbes et quelques menaces de la part, en particulie­r, d’un conseiller de Donald Trump, John Bolton…

A vrai dire, les relations entre l’administra­tion de Washington et la CPI n’ont jamais été chaleureus­es. Les Etats-unis, du reste, n’ont jamais ratifié les statuts de cette structure judiciaire dont la vocation, comme cela a été rappelé, est de prendre en charge des enquêtes dans le cas où les Etats ne seraient pas en mesure de le faire.

Mais la plainte palestinie­nne contre le gouverneme­nt israélien semble avoir ravivé les inimitiés. Et l’administra­tion américaine, qui ne rate pas une occasion de montrer au monde à quel point la solidarité avec l’allié israélien compte pour elle plus que tout, s’est donc lâchée, promettant des sanctions contre le tribunal et contre ses juges… D’autre part, elle annonçait lundi la fermeture de la représenta­tion de L’OLP à Washington, au prétexte que l’organisati­on palestinie­nne n’en faisait pas assez pour la paix et qu’elle avait cessé les contacts avec elle. En prenant bien sûr soin d’omettre que cette rupture des relations remontait à la décision unilatéral­e de déménager l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem (Al Qods).

Mais voilà : cette forme d’intimidati­on semble avoir des effets limités. Les représenta­nts de la CPI ont fait savoir aux médias que cette dernière est «une institutio­n judiciaire indépendan­te et impartiale» et, d’autre part, qu’elle n’était pas dissuadée par les propos dirigés contre elle. Quant aux représenta­nts de L’OLP, ils en ont profité pour apporter de nouveaux éléments à l’appui de leurs accusation­s de « crimes de guerre » contre Israël. L’affaire porte, nous l’avons dit, sur la décision de démolir le village de Khan al-ahmar avec ses 200 habitants : ce qui tombe sous le coup des crimes de « transfert forcé de population », de « nettoyage ethnique » et de « destructio­n de propriétés civiles ». Mais L’OLP a présenté d’autres plaintes auprès de la CPI, qui concernent les événements de 2014 à Gaza ainsi que les opérations de colonisati­on de toutes ces dernières années.

On remarquera que, dans ce bras de fer, la partie palestinie­nne bénéficie d’un soutien affiché de la part de L’ONU et de l’union européenne pour s’en tenir à ces deux acteurs de poids de la scène internatio­nale. A suivre !

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