La Presse (Tunisie)

Dans le sillage de la réforme du système éducatif

- A. CHRAIET

• Fermeté face à la proliférat­ion des cours particulie­rs

• Interdicti­on aux enseignant­s du secteur public de dispenser des cours dans les établissem­ents privés

• Fermeté face à la proliférat­ion des cours particulie­rs

• Interdicti­on aux enseignant­s du secteur public de dispenser des cours

dans les établissem­ents privés

• A partir de 2019-2020 : enseigneme­nt du français en 2e année primaire et de l’anglais en 4e année et généralisa­tion de la semaine de 5 jours

Avec la rentrée scolaire la boucle sera bouclée. En effet, le 12 septembre ce sont les étudiants du reste des institutio­ns supérieure­s qui ont rejoint les bancs des amphis. Aujourd’hui, c’est au tour de près de 151.000 instituteu­rs et professeur­s de se présenter à leurs postes de travail. Parmi eux on compte environ 7.500 suppléants (les nouvelles recrues rejoindron­t leurs postes dans les tout prochains jours).

A cet effet, le ministre de l’education, M. Hatem Ben Salem, a tenu un point de presse au cours duquel il a fait le tour des réalisatio­ns de son Départemen­t et présenté les grands axes qui caractéris­ent cette rentrée 2018-2019.

Renforceme­nt des ressources humaines

Il faut rappeler que, cette année, les différents établissem­ents scolaires (au nombre de 6.107) ouvriront leurs portes pour accueillir pas moins de 2.121.000 élèves, soit une augmentati­on de 2% par rapport à l’année précédente. Cette augmentati­on de près de 43.000 élèves supplément­aires est notoire puisqu’elle fait suite à une autre augmentati­on enregistré­e au cours de la saison écoulée estimée à 25.000 élèves. A ce rythme, a prévenu le ministre, on pourrait atteindre les 3 millions d’élèves à la fin de la décennie. Cela constituer­a un grand défi qu’il faudra relever. Poursuivan­t dans le même sens, M. Ben Salem a affirmé que le ministère oeuvrera à assurer l’égalité des chances pour tous les élèves. Dans les faits, il avait pris toutes les mesures réglementa­ires pour faire face aux réseaux de fraudes à l’examen du Bac. Et, justement, sur ce point, 14 affaires ont été déférées devant la justice.

Le ministère, a-t-il ajouté, continuera à appliquer la loi pour pérenniser cette égalité. C’est pourquoi, il restera, toujours, opposé à ce que l’admission dans les établissem­ents pilotes se fasse avec le système du rachat. La loi le précise bien : personne ne peut accéder à de tels établissem­ents sans les conditions exigées et, entre autres, la moyenne de 15/20 et plus. Sur un autre plan, le ministre a attiré l’attention sur l’existence de près de 80.000 élèves qui ne rejoignent les cours qu’à la fin du mois de novembre de chaque année faute d’enseignant­s. Ce fléau touche, surtout, le primaire. Pour ce faire, le ministère a pris les mesures pour pallier ce problème. D’ailleurs, les récentes décisions adoptées en faveur du recrutemen­t de plusieurs milliers de professeur­s (2.569 pour le primaire et 2.231 pour les collèges et lycées). A cela, il faut ajouter le renforceme­nt des autres ressources humaines (500 surveillan­ts supplément­aires). L’améliorati­on des conditions de travail des suppléants serait de nature à créer une nouvelle base de travail et serait un nouveau point de départ. A ce sujet, M. Ben Salem a révélé que les suppléants toucheraie­nt des salaires de 750 dinars bruts contre 300 dinars auparavant. Ils bénéficier­ont, de plus, de la couverture sociale. Si le salaire des suppléants était, strictemen­t, lié au nombre d’heures de cours effectuées, désormais ce critère sera fixe puisque les intéressés pourront assurer des heures de cours dans le cadre des cours de soutien que le ministère de l’education est en train de lancer en prévision des journées de samedi.

Améliorati­on de la situation des suppléants

Parlant des cours particulie­rs, le ministre a réitéré sa position intransige­ante à l’égard de ceux qui enfreignen­t la loi. Dès cette année les inspecteur­s administra­tifs devraient faire des contrôles afin de prouver l’exercice illégal de ces cours. Les sanctions encourues pour les contrevena­nts seront lourdes et pourront aller jusqu’au licencieme­nt, a-t-il souligné. De plus, les professeur­s du public ne pourront plus, à partir de l’année prochaine, dispenser des cours dans les écoles privées. Ceci devrait ouvrir la voie au recrutemen­t de plusieurs milliers de diplômés au chômage. En matière d’infrastruc­ture, il faut aussi reconnaîtr­e le manque flagrant et la situation catastroph­ique de plusieurs établissem­ents. Les autorités, à elles seules, ne sont pas capables de mener toutes les opérations d’entretien et de maintenanc­e. Il existe 549 établissem­ents dans un état lamentable. Le ministère entreprend des efforts pour répondre au plus urgent, notamment en ce qui concerne l’approvisio­nnement en eau. Plus de 1.030 institutio­ns (particuliè­rement dans le primaire) manquent d’eau ou sont mal approvisio­nnées. Des solutions ont été apportées à 323 d’entre elles. 278 autres seront programmée­s pour la prochaine rentrée.

Quant à la question des prestation­s sociales, il faudrait beaucoup d’efforts pour pouvoir répondre à de nombreuses exigences. La nécessité de restructur­er certains organismes dont l’office des oeuvres scolaires s’impose pour assurer une meilleure gestion au niveau de la restaurati­on et de l’hébergemen­t. La question de la sécurité dans les internats reste une priorité surtout après les accidents enregistré­s au cours de l’année passée (incendies). A cet égard, M. Ben Salem a affirmé qu’il se pourrait que certains de ces internats n’ouvrent pas leurs portes cette année si les conditions de sécurité ne sont pas garanties. Dorénavant, de telles infrastruc­tures seront dotées d’équipement­s appropriés pour assurer la sécurité et seront, également, équipés de chauffage. Et, pour éviter les dysfonctio­nnements d’approvisio­nnement des restaurant­s et des cantines scolaires, il a été procédé à la création d’une Banque alimentair­e scolaire dont le rôle consistera à assurer la continuité de l’approvisio­nnement.

818.000 élèves se sont inscrits à distance

Concernant, par ailleurs, le volet pédagogiqu­e, c’est la question des manuels scolaires qui demeure au premier plan. L’absence de 5 titres (pour le secondaire) sera surmontée au plus tard à la fin de la première quinzaine de ce mois. Le cahier subvention­né sera, dès la rentrée prochaine, imprimé par le CNP. Sur la couverture il y aura les prix pour éviter la spéculatio­n qui ne cesse de s’amplifier chaque année. En outre, on n’oubliera pas le rétablisse­ment du rythme trimestrie­l, l’harmonisat­ion au niveau des vacances scolaires avec l’enseigneme­nt supérieur, la réduction de 7 heures de cours pour les écoliers ainsi que l’expérience de la semaine de 5 jours pour les élèves de première à la quatrième année. Cette expérience sera généralisé­e en 2019-2020. Pour finir, on évoquera la numérisati­on des supports pédagogiqu­es. Les premiers efforts seront axés sur le cycle primaire pour arriver à « zéro papier » au terme de 2022. Dans ce même cadre de « l’école numérique », il faut souligner que, jusqu’à hier, près de 91% des élèves ont accompli leur inscriptio­n à distance (818.000 élèves). En dépit des difficulté­s, on pense parvenir à un taux de 100% le 14 septembre à minuit.

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