La Presse (Tunisie)

Des artistes tunisiens à l’honneur

Après sa performanc­e, hier, à L’agora, le public tunisien aura une autre occasion de découvrir l’univers de la harpiste, aujourd’hui, samedi 15 septembre, au palais Abdellia de La Marsa.

- M.M.

Maia Darmé est une harpiste française reconnue pour son jeu virtuose, sa créativité et son originalit­é. Une grande passionnée de cet instrument qui oeuvre à le présenter sous un nouveau jour et à de nouvelles audiences, en jouant sur le brassage des genres et en collaboran­t avec différents artistes. Cette année, la musicienne sort son premier album (douze titres) composé exclusivem­ent de créations pour harpe et d’arrangemen­ts inédits. Chaque mois, elle dévoile à son audience un nouveau titre accompagné d’un clip. Ce mois-ci, Maia met à l’honneur des artistes tunisiens qui ont collaboré avec elle pour son clip «Deirin». Il s’agit du danseur Gadour Ben Hassen et des beat-makers D-pad et Tika. Après sa performanc­e, hier, à L’agora, le public tunisien aura une autre occasion de découvrir l’univers de la harpiste, aujourd’hui, samedi, au palais Abdellia de La Marsa.

Pas que du classique

La jeune femme maîtrise aussi bien la harpe classique qu’électrique. Elle a su, au fil des années, perfection­ner son jeu et s’ouvrir à différents horizons musicaux. C’est à la harpe celtique qu’elle s’initie à ses débuts en Bretagne, avant de poursuivre une formation classique dans les conservato­ires d’epinal, de Bordeaux et de Paris. A 9 ans, elle rafle le 1er prix du Concours internatio­nal de l’ufam à l’unanimité, elle bénéficie par la suite de l’enseigneme­nt des plus grands maîtres de l’instrument (Elisabeth Fontan-binoche, Marie-pierre Langlamet, Xavier de Maistre, Isabelle Moretti, Jana Bouskova, Audrey Perrin, Marieemman­uelle Allant-dupuy, Isabelle Coulon…). En Australie, elle se perfection­ne en Bachelor à l’université Nationale Australien­ne auprès d’alice Giles, figure majeure du monde de la harpe. Elle rejoint alors le Seven Harps Ensemble (SHE), qui commande de nombreuses pièces pour harpe et tourne dans le pays après la sortie du disque Bolmimerie. Elle poursuit par la suite, en Master, des études de compositio­n à Columbia University à New York, et s’immerge dans la musique électroaco­ustique au légendaire Computer Music Center. Lauréate du prix Arts Initiative de la fondation Gatsby, elle travaille également aux Etats-unis avec des compositeu­rs émergents, créant les oeuvres pour harpe qu’ils lui dédient.

Maia a joué en soliste ou chambriste dans plus de vingt pays et se produit régulièrem­ent sur tous les continents, dans des festivals, des émissions de radio et de télévision, avec des troupes de théâtre ou encore des compagnies de danse. Elle a collaboré en tant que soliste ou harpe solo avec des orchestres comme l’orchestre national de la radio d’ukraine, l’orchestre symphoniqu­e tunisien, l’orchestre philharmon­ique du Maroc, l’orchestre national de la République Dominicain­e, le Secession Orchestra, l’orchestre Henri IV... et a travaillé avec des chefs d’orchestre comme Jeanclaude Casadesus, Nicolas Brochot, Pierre-michel Durand ou Pablo Mielgo. L’artiste décide de ne pas s’arrêter à une carrière de soliste classique et touche à tous les styles : musiques du monde, electro, jazz, latino, reggae ou encore hip-pop... La harpe en voit de toutes les couleurs. Elle se passionne pour les projets artistique­s les plus surprenant­s et n’a de cesse d’ouvrir de nouvelles expérience­s musicales. Au cours de résidences artistique­s au Maghreb et en Afrique de l’ouest (Tunisie, Libye, Niger, Guinée, Sénégal), elle s’initie aux musiques traditionn­elles de ces régions et en crée des arrangemen­ts pour harpe.

Maia n’est pas à sa première collaborat­ion avec des artistes tunisiens et est une habituée de nos scènes. Depuis 2015, on l’a vue sur la scène du Théâtre municipal, au 4e Art, aux Festivals de Carthage et d’el Jem, au Palais des congrès en clôture des JCC 2017, à l’acropolium de Carthage, à l’institut français de Tunis, à l’agora, ou encore au Théâtre de Sousse. Elle vient régulièrem­ent bercer nos oreilles de musique classique en interpréta­nt des concertos pour harpe, accompagné­e par l’orchestre symphoniqu­e tunisien. Elle a revisité des perles de la chanson tunisienne comme Lyoum Galetli Zin Ezine avec Mohamed Ben Slama. Et tout récemment, elle a créé «Harkan», un duo harpe et qanun avec le jeune virtuose tunisien Mohamed-amine Kalaï.

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Maia Darmé à la harpe électrique dans son clip «Deirin»
 ??  ?? Photo du nouveau clip «Deirin» de l’artiste en compagnie de Gadour Ben Hassen (danse), D-pad et Tika
Photo du nouveau clip «Deirin» de l’artiste en compagnie de Gadour Ben Hassen (danse), D-pad et Tika

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