La Presse (Tunisie)

La Turquie envoie de nouveaux renforts militaires

L’opération intervient au moment où les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan se retrouvaie­nt pour tenter de s’entendre sur le sort du bastion rebelle

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AFP — La Turquie, qui tente de prévenir une offensive d’envergure du régime syrien et de ses alliés à Idleb, a envoyé des renforts militaires vers l’un de ses postes d’observatio­n dans la province rebelle syrienne, a rapporté hier la presse. Selon le quotidien Hürriyet, ces renforts, composés essentiell­ement de chars et d’autres équipement­s militaires, sont les plus importants à être acheminés vers Idleb depuis début septembre, au moment où les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan se retrouvent hier à Sotchi (sud-ouest de la Russie) pour tenter de s’entendre sur le sort du bastion rebelle. Les renforts ont été envoyés dimanche par un «convoi de cinquante véhicules» vers le poste d’observatio­n turc à Jisr al-choughour, dans le sudouest d’idleb.

La Turquie dispose au total de douze postes d’observatio­n dans la province d’idleb, l’une des «zones de désescalad­e» mises en place dans le cadre du processus dit d’astana parrainé par la Turquie, qui soutient les rebelles, et la Russie et l’iran, alliés du régime syrien. Selon les médias, la Turquie a envoyé ces derniers jours plusieurs convois de renforts militaires vers ces postes d’observatio­n, tenus par des centaines de militaires turcs. Idleb est le dernier fief de l’opposition armée au président Bachar Al-assad, mais elle est contrôlée à 60% par le groupe jihadiste Hayat Tahrir Al-cham (HTS), composé notamment de l’ex-branche d’alqaïda en Syrie.

La Turquie s’oppose à une offensive d’envergure que le régime syrien et ses alliés russe et iranien semblent déterminés à mener pour reconquéri­r la province.

Les divergence­s entre les trois pays ont éclaté au grand jour lors d’un sommet de leurs présidents à Téhéran le 7 septembre. D’intenses tractation­s ont lieu depuis entre Turcs et Russes pour tenter de parvenir à un compromis permettant en particulie­r de neutralise­r le HTS, également considéré comme un groupe «terroriste» par Ankara, sans déclencher une vaste offensive.

La Turquie craint qu’une offensive de grande ampleur contre Idleb, une région située à sa frontière dans laquelle vivent environ trois millions de personnes, ne provoque un nouvel afflux de réfugiés sur son territoire.

Elle s’inquiète aussi du sort de ses soldats déployés dans les douze postes d’observatio­n, mais aussi de celui de groupes de rebelles syriens dits «modérés» qu’elle soutient et qui sont surtout présents dans le sud de cette province.

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