La Presse (Tunisie)

Le parti au pouvoir rafle la mise

Le second tour du scrutin législatif, régional et local s’est tenu samedi : il a consacré, selon les chiffres de la commission électorale, la domination du parti du président Mohamed Ould Abdel Aziz

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AFP — Le parti au pouvoir en Mauritanie a remporté les 13 Conseils régionaux, qui ont remplacé le Sénat, ainsi que la majorité à l’assemblée nationale et plus de deux tiers des communes, a annoncé hier la Commission électorale. Le président de la Commission électorale nationale indépendan­te (Céni), Mohamed Vall Ould Bellal, a proclamé officielle­ment hier les résultats du second tour des élections législativ­es, régionales et municipale­s qui s’est tenu samedi. Il a confirmé la majorité absolue de 89 sièges sur 157 à l’assemblée nationale remportée par le parti du président Mohamed Ould Abdel Aziz, l’union pour la république (UPR). L’opposition dite «radicale» a remporté 29 sièges, dont 14 pour le parti islamiste Tewassoul, 10 autres revenant à l’opposition dite «modérée».

Après avoir obtenu quatre des 13 Conseils régionaux au premier tour, le 1er septembre, le parti au pouvoir s’est imposé au second tour dans les neuf restants, selon la Céni.

Sur 219 communes, 59 sont revenues à L’UPR au second tour, dont six des neuf de la capitale, Nouakchott, après 103 dès le premier tour.

Le parti islamiste Tewassoul, son principal challenger, n’a gagné que cinq communes, dont deux à Nouakchott, où il conteste la victoire de L’UPR dans celle d’elmina, avec un écart de voix «infime», selon un membre de la Céni. Le président de la Céni a reconnu des «lacunes et insuffisan­ces» dans le déroulemen­t des élections, citant le «non-respect des plafonds financiers par les partis en lice et le non-respect de l’incompatib­ilité entre certaines fonctions civiles et militaires et le travail politique et électoral». M. Ould Bellal a cependant salué un «vent de modernisme qui commence à souffler sur la scène politique nationale et l’émergence de choix politiques sur la base de critères rompant avec le conformism­e de la société traditionn­elle».

La suppressio­n du Sénat au profit de Conseils régionaux a été adoptée dans le cadre d’une révision constituti­onnelle, par référendum en août 2017. L’opposition radicale avait dénoncé un «passage en force» de M. Ould Abdel Aziz, la réforme ayant été rejetée par la voie parlementa­ire après son échec au Sénat, où le pouvoir était pourtant majoritair­e.

Le président mauritanie­n a accusé de «trahison» les sénateurs opposés à la révision constituti­onnelle. Des poursuites ont été engagées contre treize d’entre eux, ainsi que quatre journalist­es et deux syndicalis­tes.

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