Echanges vifs entre Etats-unis et Russie au sujet de la Corée du Nord
«Ce Conseil doit rester uni» pour obtenir une dénucléarisation de la péninsule, a réclamé l’ambassadeur chinois
AFP — Le front international forgé en 2017 à L’ONU contre les programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord s’est fissuré hier avec de vives critiques échangées entre Américains et Russes au Conseil de sécurité lors d’une réunion sur les sanctions.
«La Russie triche». «La Russie a été prise en défaut». «La Russie s’emploie à court-circuiter le régime de sanctions», a asséné l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley.
La diplomate américaine a notamment dénoncé de récentes «pressions» russes pour faire enlever aux experts onusiens chargés de vérifier l’application des sanctions plusieurs passages de leur dernier rapport, relatifs à des violations par des entités russes. Alors que nous «approchons d’un accord de paix», «vous balayez tout ce qui est positif», a rétorqué l’ambassadeur russe à L’ONU, Vassily Nebenzia, en reprochant à son homologue un «discours enflammé». «Pour une dénucléarisation, il faut d’abord renforcer la confiance, avec un accord de paix», a-til dit.
C’est un «mensonge» que de dire que Moscou aide «des sociétés russes à violer les sanctions». «Qui trompe la communauté internationale? Qui diffuse des mensonges?», s’est insurgé Vassily Nebenzia. Inquiets de voir L’ONU prendre à nouveau le chemin de la division, plusieurs membres du Conseil ont appelé à préserver «l’unité» du Conseil de sécurité face à la Corée du Nord, qui poursuit ses «programmes nucléaire et balistique» en violation des résolutions de L’ONU, comme l’a relevé l’ambassadeur français François Delattre. «Ce Conseil doit rester uni» pour obtenir une dénucléarisation de la péninsule, a ainsi réclamé l’ambassadeur chinois, Ma Zhaoxu.
Ces échanges américanorusses houleux surviennent à la veille d’un nouveau sommet entre les Corées du Nord et du Sud, destiné à donner une nouvelle impulsion à la détente dans la péninsule.