La Presse (Tunisie)

Skander Kasri n’arrête pas de séduire

Un coaching réussi en fin de match par l’incorporat­ion de l’auteur du but libérateur, Foued Khéraïfi, confirme la valeur et les qualités de ce technicien qui sied aux équipes du milieu de tableau.

- Hédi JENNY

La victoire sur le fil de L’UST sur L’ASG, arrachée avec le coeur et les tripes dans les toutes dernières secondes du temps additionne­l (90’+5), est celle, bien entendu, des joueurs tataouinis qui y ont cru jusqu’au bout mais c’est aussi, pour ne pas dire surtout, celle de Skander Kasri. Ce technicien exemplaire par sa modestie malgré le travail gigantesqu­e qu’il est en train d’entreprend­re à Tataouine, la bonne impression et la belle empreinte qu’il laisse partout où il passe, a prouvé, une nouvelle fois, qu’il est l’homme des matches à rebondisse­ments et le champion des coachings en cours de jeu réussis. A l’espérance, quand il était adjoint, ça ne se voyait pas car il faisait son boulot dans l’ombre de l’entraîneur principal qui raflait seul la mise. A Zarzis, à Gabès, à Monastir, son mérite a été plus que palpable, reconnu. Le président du «Carrelage» s’est rendu compte une nouvelle fois de la gaffe qu’il a commise en ne retenant pas Skander Kasri à la tête de l’équipe «rouge et noir». Il l’a laissé partir à L’UST et il s’en est mordu les doigts et a manqué de peu de se taper la tête contre le mur quand ce coach lui a joué un mauvais tour en assénant à son ancienne équipe le coup de grâce dans les arrêts de jeu. Mauvais tour qu’il jouait autrefois aux adversaire­s de la «Zliza» quand il était aux commandes. Et si Ghassen Marzouki broyait du noir à la fin de la rencontre de dimanche, le duo Ikrima El Wadhan-mohamed El Ghoul, respective­ment président et 1er vice-président de L’UST, savourait ouvertemen­t, avec un sourire aussi narquois que provocateu­r, l’exploit de leur coach et les trois points qui valent leur pesant d’or. Surtout que ce n’était pas facile de redresser une situation fort compromise après la sortie forcée du gardien de but Montasser Khmir et le but de l’égalisatio­n sur penalty des visiteurs à huit minutes de la fin. Mais ce genre de contretemp­s et de douche froide, Skander Kasri en a connu beaucoup et il en a l’habitude.

L’art de communique­r…

Par des messages éclairs et des mots simples, sa troupe, un peu désarçonné­e et prise de court, s’est très vite remise sur orbite et la machine n’arrêta pas de marcher et de carburer à merveille. Le joker Foued Kheraïfi, sorti du banc des remplaçant­s au bon moment, s’est chargé du reste par un bolide spectacula­ire qui n’a laissé aucune chance au portier Abdelkader Chouaya au moment où l’arbitre Haïthem Kosaï avait le sifflet à la bouche pour annoncer la fin du match sur un score de parité. La grande ou plutôt l’immense qualité de Skander Kasri, c’est de savoir faire les meilleurs recrutemen­ts et de doter son équipe d’un très bon arsenal offensif tout en assurant bien ses arrières, réussissan­t son casting d’avant-saison. Avec trois attaquants de valeur alternant le jeu sur les couloirs et les percées au coeur de la défense, rapides, vifs et flamboyant­s comme Ismaïl Diakité le Mauritanie­n dont le CSHL et L’ASM ont eu tort de se débarrasse­r, l’ex-avant de pointe justement de l’hôte du dimanche, Slim Zakkar, et l’intenable Mohamed Ali Abdesslem, copie conforme de l’autre fer de lance du SG Jilani Abdesslem, avec ce trio d’attaquants de gros calibre qu’une équipe du haut du tableau comme le CA ne possède pas, il n’y aura pas de problèmes de courts arguments en attaque, de finish et de concrétisa­tion. Après deux défaites devant L’EST et le CSS en déplacemen­t, le compteur de L’UST s’est débloqué par ce succès face à L’ASG et tout laisse penser qu’il n’arrêtera pas de cumuler les points. Et Skander Kasri laissera à coup sûr cette saison son empreinte à Tataouine par un beau parcours et des résultats plus que probants. Séduisants.

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