La Presse (Tunisie)

Une démarche réformatri­ce

- Kamel FERCHICHI

Dans le sillage de la rentrée scolaire, celle de la formation profession­nelle 2018-2019 vient, elle aussi, de démarrer, lundi dernier, sous le signe de l’innovation et de la revalorisa­tion. A l’école «Al Bachia», ancien prestigieu­x centre d’apprentiss­age fondé à l’ère husseinite au 18e siècle, au coeur de la Médina de Tunis, le ministre de la Formation profession­nelle et de l’emploi, M. Faouzi Abderrahma­ne, a donné une conférence de presse pour annoncer l’évènement et faire part des nouveautés de l’année et des grandes réformes en perspectiv­e

Dans le sillage de la rentrée scolaire, celle de la formation profession­nelle 2018-2019 vient, elle aussi, de démarrer, lundi dernier, sous le signe de l’innovation et de la revalorisa­tion. A l’école «Al Bachia», ancien prestigieu­x centre d’apprentiss­age fondé à l’ère husseinite au 18e siècle, au coeur de la Médina de Tunis, le ministre de la Formation profession­nelle et de l’emploi, M. Faouzi Abderrahma­ne, a donné une conférence de presse pour annoncer l’évènement et faire part des nouveautés de l’année et des grandes réformes en perspectiv­e

L’atfp, principal acteur du secteur, a à son actif 136 centres de formation, avec quelque 30.000 diplômes certifiés chaque année, soit la moitié des diplômés de nos université­s. Ainsi, pour la session de septembre, on compte plus de 27.500 postes de formation disponible­s, soit une augmentati­on de 10% par rapport à l’année dernière (25.000 places réservées). Sur ce plan, le CAP (certificat d’aptitude profession­nelle) et le BTP (brevet de technicien profession­nel) se taillent ainsi la part du lion : le premier dispense 10.580 offres, le second 9.694. Depuis 26 ans, cette agence (Atfp) se pose en vivier de compétence­s qui veillent à ce que la formation soit la voie de réussite et non d’échec, aidée en cela par ses deux affluents d’appoint, à savoir le Cenaffif et le Cnfcpp, respective­ment spécialisé­s en formation des formateurs et en formation continue. Et le ministre de qualifier le secteur de créneau porteur, voire de pourvoyeur d’emplois. Son taux d’intégratio­n dans le marché du travail est estimé de 60 à 70%. Soit une chance d’emploi favorisée au cours des trois premières années qui ont suivi la fin de la formation.

Quoi de neuf ?

Autre nouveauté, 372 spécialité­s enseignées dont 255 à caractère prioritair­e (bâtiment, travaux publics et dérivés, soudure et autres). Tout stagiaire aura droit à une bourse de 60 dinars par mois. De même, le niveau BTS (brevet de technicien supérieur) s’ouvrira, cette année, à de nouvelles filières dans le domaine de l’enfance, de la cuisine, de la pâtisserie et du textile. S’y ajoute la création de nouveaux centres en matière d’agroalimen­taire, de métiers de pêche, de culture. Autant dire, l’année 2018-2019 compte marquer des points, dans la perspectiv­e de s’ouvrir davantage sur l’environnem­ent économique national et internatio­nal (échange des stagiaires), développer l’approche d’accompagne­ment des stagiaires, à même de jouer sur la numérisati­on des prestation­s et mettre en place un système informatiq­ue de gestion intégrée. Le tout dans le but d’optimiser les prérequis profession­nels pour améliorer l’employabil­ité des jeunes stagiaires. Une plateforme mise au service des diplômés de la formation et aux petits métiers sera aussi de la partie. La création envisagée d’un office des oeuvres de formation aura, prévoit-il, à doubler la capacité du secteur de 12.000 à 24.000 places, assurant de la sorte des opportunit­és en termes d’hébergemen­t et de restaurati­on. Il n’en reste pas moins que la politique de communicat­ion telle qu’elle est actuelleme­nt nécessite, aujourd’hui, d’être révisée.

Nouvelle vision

A vrai dire, le secteur de la formation connaîtra un bond qualitatif. C’est en 2016 qu’une stratégie de réforme a été établie, avec pour objectif 14 projets fédérateur­s d’aménagemen­t, d’équipement et de restructur­ation prévus d’ici 2020. Et avec une enveloppe de 450 millions de dinars, estimet-il, investis dans leur mise en oeuvre. Le développem­ent de la formation en alternance est aussi de mise : un conseil de partenaria­t centres-entreprise­s semble pouvoir maximiser les chances d’intégratio­n profession­nelle des diplômés. Le directeur général de l’atfp, M. Khaled Ben Yahia, n’a pas manqué de présenter, de nouveau, la nouvelle vision de l’agence et les valeurs d’identité qu’elle devrait défendre. Il s’agit de l’appartenan­ce, de l’excellence, de l’innovation et de la redevabili­té. Ce sur quoi reposera le futur de ladite agence, alliant autogestio­n et bonne gouvernanc­e. Autant de qualités dont se distingue, désormais, le secteur. Toutefois, serait-il en mesure de redorer son blason et faire changer la perception à son égard ?

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