A l’heure des implosions
AU moment où tout le monde attend la prochaine sortie médiatique du président de la République à propos de la crise ouverte qui oppose le palais de Carthage à celui de la Kasbah, beaucoup d’eau coule sous les ponts de nos partis politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, à un rythme effréné au point que certains observateurs prévoient une reconfiguration totale du paysage politique national.
A la veille de la rentrée parlementaire prévue le 2 octobre prochain, on assiste à une implosion généralisée des partis politiques présents sur la scène nationale, implosion caractérisée notamment par la série de démissions quasi-quotidiennes qui viennent de frapper Nida Tounès et le parti de Moncef Marzouki, Harak Tounès Al Irada, sans oublier la fronde qui sévit actuellement au sein du Front populaire où les leaders d’al Watad contestent le leadership de Hamma Hammami et appellent à la révision de la gestion ou de la gouvernance du Front de manière à remédier aux erreurs commises et à mettre au point une nouvelle stratégie à même de redonner au Front crédibilité et audience.
La situation politique étant dominée par une crise d’incompréhension opposant la présidence de la République à celle du gouvernement, l’on se demande comment les choses vont évoluer au cours de l’année 2019, considérée comme une année électorale par excellence dans la mesure où elle sera marquée par les élections législatives et présidentielle programmées pour la fin de la même année.
En d’autres termes, à qui va profiter l’implosion de Nida Tounès ? L’éclatement du Front populaire risque-til de porter un coup fatal à la gauche déjà fragilisée par son entêtement légendaire et ses positions négativistes? Et enfin, la disparition d’al Harak aura-t-elle pour conséquence de priver les Tunisiens de l’ambiance de diversité qui a marqué les élections de 2014 ?
La crainte est réelle et sérieuse de voir les prochaines élections offrir une image qu’on croyait révolue à jamais, celle d’un parti dominant et assuré de remporter une victoire écrasante.
Il s’agit, en effet, d’ennahdha, le seul parti cohérent, discipliné et surtout maîtrisant ses troupes. Et les élections municipales du 6 mai dernier ont bien démontré que le parti de Montplaisir a réussi à préserver la fidélité de ses sympathisants, en dépit de la désaffection générale des électeurs.
A qui va profiter l’implosion de Nida tounès ? l’éclatement du Front populaire risque-t-il de porter un coup fatal à la gauche déjà fragilisée par son entêtement légendaire et ses positions négativistes? et enfin, la disparition d’al Harak aura-t-elle pour conséquence de priver les tunisiens de l’ambiance de diversité qui a marqué les élections de 2014 ?