La Presse (Tunisie)

«La Nonne» moins convaincan­te que les précédents opus !

«The Nun» (La religieuse) du réalisateu­r irlandais Corin Hardy a été projeté en avantpremi­ère mondiale dans le cadre de la deuxième édition du Festival du Film d’horreur de Tunis qui a eu lieu dans les deux salles Le Colisée et Le Palace à Tunis

- Ronz NEDIM

Pour la deuxième année consécutiv­e, le Festival du Film d’horreur a connu une forte affluence et a drainé un grand nombre d’amateurs du genre notamment lors de la projection du dernier film de Corin Hardy «The Nun». Il s’agit du 5e film de la saga «Conjuring» centrée sur une entité démoniaque induite dans Conjuring 2 : le Cas Enfield (au programme de cette édition également du festival), et qui prend l’apparence d’une nonne.

«Le cinéma d’horreur a une double fonction : cathartiqu­e et lénifiante. C’est un cinéma qui permet d’évacuer un certain nombre d’angoisses et de les apaiser». C’est également le genre qui se permet d’explorer le fantastiqu­e, le surnaturel et le bizarre en ayant comme champs de travail la démonologi­e, l’occultisme et autres phénomènes métapsychi­ques capables de fasciner le jeune public, d’où l’intérêt qu’il a pour ce genre cinématogr­aphique. «The Conjuring 1 et 2» s’inscrivent directemen­t dans la lignée des films cultes tels que : The Exorcist, Poltergeis­t et The Amityville Horror, mais aussi le Paranormal Activity, enfin de l’ensemble des films d’horreur surnaturel­le et domestique. Et c’est là également que l’on voit pour la première fois l’apparition de la Nonne. Dans l’une des nombreuses (et plus belles) scènes stupéfiant­es de Conjuring 2, l’intrigante apparition d’une nonne blanchâtre aux yeux de serpent et au visage de démon et son portrait dans un tableau accroché donnent lieu à une trouvaille magnifique : l’ombre projetée de la créature glisse sur un mur, il arrive au tableau et se matérialis­e en un visage qui se précipite sur l’héroïne et la terrifie.

Les événements du film, qui tournent autour de l’histoire de cette «Nonne» diabolique, prennent place au début des années 50 dans une abbaye en Roumanie où le suicide d’une jeune nonne inquiète tout le monde dans l’église catholique. Le Vatican charge alors un prêtre au passé trouble et une novice de mener l’enquête. Risquant leur vie, ils doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. À leur arrivée, le duo trouve un guide, un fermier canadien-français qui a découvert le corps de la nonne, alors qu’il effectuait une livraison de nourriture. Au cours de leurs recherches, ils apprennent que l’abbaye était à l’origine un château médiéval, propriété d’un duc fasciné par la magie noire, qui avait ouvert un portail permettant aux esprits diabolique­s d’entrer dans notre monde. Refermé par les chevaliers templiers, ce portail a été confié à des religieuse­s. Mais le passage maléfique a été rouvert par une pluie de bombes durant la Seconde Guerre mondiale. Seule soeur Irène, munie d’une relique contenant le sang du Christ, a le pouvoir de le refermer. Malgré un récit bien construit et le jeu attachant et expressif de l’actrice Taissa Farmiga, cet épisode peine à émouvoir et à faire peur. D’une part, les apparition­s diabolique­s surviennen­t de façon aléatoire; d’autre part, les effets chocs sont peu efficaces, trop souvent prévisible­s, annoncés par les lourds silences et les mouvements circulaire­s de caméra autour des protagonis­tes évoluant dans le noir. Et même si le réalisateu­r irlandais Corin Hardy parvient à instaurer l’atmosphère oppressant­e propre à un film d’épouvante, sa manière d’exploiter les lieux et les longs couloirs obscurs de l’abbaye maudite était très limitée et souffrait d’un grand manque de créativité et d’originalit­é.

Le spectateur se retrouve alors face à un film d’horreur au scénario prévisible, pas du tout à la hauteur des deux précédents Conjuring de James Wan. Cela dit, «La Nonne» a quelques charmes qui pourraient bien plaire aux amateurs peu aguerris au genre et qui pourraient quand même trouver leur part de bonheur !

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Quelques scènes du film «The Nun» de Corin Hardy projeté en avant-première mondiale dans le cadre de la deuxième édition du Festival du Film d’horreur de Tunis
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