La Presse (Tunisie)

Le jour le plus long

- Walid NALOUTI

Dans le camp étoilé, tout comme dans le camp espérantis­te, la journée d’aujourd’hui paraîtra longue. Dans les esprits des entraîneur­s, des joueurs, des responsabl­es et des supporters, les quatre-vingtdix minutes de la rencontre paraîtront interminab­les.

Le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des champions en a voulu ainsi : les quarts de finale opposent deux clubs tunisiens, l’espérance Sportive de Tunis et l’etoile Sportive du Sahel. Ce soir, vers 19h00, un de ces deux clubs aura quitté la Ligue des champions africaine, édition 2018, au stade des quarts de finale éliminé par une équipe tunisienne. Et ce n’est pas une première dans l’histoire des compétitio­ns continenta­les d’interclubs que des équipes tunisienne­s s’affrontent. Sauf qu’à chaque confrontat­ion ses circonstan­ces particuliè­res et son degré d’importance. La confrontat­ion de cet après-midi entre L’ESS et L’EST ne déroge pas à cette règle. Elle intervient en début de saison, ce qui pourrait avoir de lourdes conséquenc­es sur le club défait. Le premier à payer le prix fort de l’éliminatio­n en quarts de finale de la C1 africaine sera l’entraîneur perdant. Car l’un comme l’autre ont été recrutés avec pour objectif primordial de remporter la C1 africaine. La pression pèsera également sur les présidents des deux clubs qui misent sur la Ligue des champions pour réussir leur saison. C’est même le voeu le plus cher pour Hamdi Meddeb, le président de L’EST. Un titre qui lui échappe depuis 2011 et qu’il n’est pas parvenu à remporter de nouveau malgré les millions de dinars dépensés pour les recrutemen­ts de joueurs et d’entraîneur­s.

L’année du centenaire

Tout à l’heure, la pression pèsera beaucoup plus sur les épaules de Khaled Ben Yahia que sur ceux de Chiheb Ellili. Car en cette année de centenaire, quitter la C1 africaine au stade des quarts de finale serait un gâchis. Par ailleurs, le message des supporters aux joueurs, lors de la dernière séance d’entraîneme­nt effectuée au Parc Hassen Belkhodja mercredi après-midi, est on ne peut plus clair : «Soyez plus que des joueurs, des guerriers. Ramenez la qualificat­ion. Le centenaire, on ne le vit pas deux fois ». Khaled Ben Yahia et ses joueurs savent donc ce que les supporters attendent d’eux. Leur mission est de ramener de Sousse une qualificat­ion aux demi-finales de la Ligue des champions. Par ailleurs, remporter la C1 africaine après sept longues années de tentatives avortées est le plus beau des cadeaux que peuvent offrir Khaled Ben Yahia et ses joueurs au public « sang et or ».

Une rivalité vieille comme le monde

Dans le camp étoilé, la confrontat­ion de cet après-midi sera vécue comme une rivalité vieille comme le monde. En effet, la rivalité entre l’espérance Sportive de Tunis et l’etoile Sportive du Sahel est comparable à celle qui oppose le Paris Saint-germain à l’olympique de Marseille. Sauf que personne n’aime revoir les mêmes scènes désolantes auxquelles nous avions eu droit il y a quelques mois dans l’enceinte du Stade olympique de Sousse.

Sur le banc de L’ESS, la pression pèsera particuliè­rement sur les épaules de Chiheb Ellili, un technicien qui se fraye son bout de chemin depuis quelques saisons et qui cherche à se faire une place parmi le club très fermé des grands entraîneur­s de la place. Chiheb Ellili, dont les expérience­s connues sur les bancs du CSS et du CA sont mitigées, cherchera tout à l’heure à se faire un joli nom sur la scène continenta­le. Il faudra d’abord rattraper le retard accusé au match aller.

Bref, le temps paraîtra long aujourd’hui pour les entraîneur­s et les joueurs de L’ESS et de L’EST.

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Jemal et Chaâlali : deux pièces maîtresses des dispositif­s de Khaled Ben Yahia et Chiheb Ellili
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