La Presse (Tunisie)

L’espérance, plus intelligen­te

CHAMPIONS LEAGUE AFRICAINE : APRÈS LA VICTOIRE DE L’EST SUR L’ESS À SOUSSE (1-0) ET LA QUALIFICAT­ION AUX DEMI-FINALES

- Amor BACCAR

C’est l’espérance qui ira en demi-finale de la Champions league après ses deux victoires réussies aux dépens de l’etoile en quart de finale. Désormais la route est balisée pour la troupe à Khaled Ben Yahia. A eux d’épater leurs fans.

C’est donc l’espérance Sportive de Tunis qui représente­ra le football tunisien aux demi-finales de la Champions league africaine après sa victoire (1-0) avant-hier à Sousse même devant l’etoile Sportive du Sahel.

Ainsi la cruauté du tirage au sort aura décidé de l’éliminatio­n inévitable d’une équipe tunisienne par une autre équipe tunisienne au terme d’un match «fratricide» forcé et âprement disputé. Malgré son éliminatio­n, l’etoile n’a guère démérité dans son double duel avec l’espérance. Et même si elle a perdu aussi son match aller à Radès (2-1), le onze sahélien aura livré deux matches d’un haut niveau qui augure d’un bel avenir aussi bien en compétitio­n locale que sur le plan africain ou arabe. Son rendement face à l’espérance fut vraiment porteur de beaucoup d’espoir et d’optimisme pour les siens. Mais comme prévu, on s’attendait à une situation périlleuse pour L’ESS pour le compte du match retour de Sousse malgré le soutien considérab­le des supporters sahéliens à leur équipe. L’etoile était confrontée à une double défi : la pression qui pesait de tout son poids sur les joueurs du fait de l’obligation de prendre beaucoup de risque pour renverser la vapeur. C’était trop demander aux joueurs de Chiheb Ellili qui avaient devant eux une Espérance ayant retrouvé une grande partie de ses marques ces derniers temps.

Débat purement tactique

Les joueurs des deux camps se sont livrés à un match musclé et très disputé de bout en bout où l’entrejeu avait pleinement dominé les débats.

Par moments, on croyait que l’espérance s’était déplacée à Sousse avec l’idée de préserver son acquis de Radès sans trop chercher à marquer des buts. Sa défense était hermétique. Ses défenseurs latéraux : l’excellent Aymen Ben Mohamed et Sameh Derbali ne se ruaient que très rarement en attaque. De son côté, le milieu de terrain composé de Ghaïlane Chaâlali, Fusseiny Coulibaly, Franck Kom et Anis Badri ne se souciait guère du volet offensif. Il était plutôt focalisé sur le jeu de couverture en venant toujours apporter son soutien constant à la défense.

Du coup, l’etoile, qui était sous l’emprise de la peur de prendre un but synonyme de douche écossaise, n’a pas pris trop de risque en attaque durant toute la première période au point où on pensait qu’elle n’en avait pas les moyens. Même chose pour l’espérance qui refusait de sortir de sa coquille de l’entrejeu sauf sur une occasion loupée par Taha Yassine Khénissi (21’).

L’ESS piégée en fin de match

Quelques tentatives ont quand même été faites sur la partie droite sur laquelle le formidable latéral droit étoilé Wajdi Kechrida a impression­né tout le monde par ses montées et ses incursions très dangereuse­s. Seulement à la réception de ses centres bien travaillés, il n’y avait personne, ni Chermiti, ni Brigui. Tous les attaquants étoilés avaient buté sur un mur «sang et or» infranchis­sable. Ce n’est qu’en deuxième mi-temps que la physionomi­e du match allait prendre une tout autre tournure. Dos au mur, les coéquipier­s d’amine Chermiti n’avaient plus d’autre alternativ­e que de se ruer massivemen­t en attaque pour marquer le but rêvé. En conséquenc­e, trois grandes occasions s’étaient offertes à L’ESS : Firas Belarbi (67’), Iheb Msakni (70’) et surtout Amine Chermiti (71’). Trois alertes qui prouvèrent aux protégés de Khaled Ben Yahia que la stratégie avec laquelle ils s’étaient déplacés à Sousse était prête à être mise en applicatio­n : la contre-attaque. Les «Sang et Or» ont cherché à profiter au maximum des grands espaces laissés à contrecoeu­r par les Sahéliens.

Mais les contres déclenchés par Youssef Blaïli, Anice Badri, Khenissi (puis Bilel Mejri) manquaient de fignolage. Et à quelques minutes du coup de sifflet final de l’irréprocha­ble referee sud-africain Victor Gomez, c’est l’ivoirien Fusseini Coulibaly qui va se charger de finaliser la tactique espérantis­te en transperça­nt la défense étoilée d’un slalom impeccable lui ayant permis de se trouver nez à nez avec le malheureux keeper Achraf Krir qu’il trompa sans peine (88’). C’est comme ça que le sort de ce palpitant quart de finale fut scellé en faveur d’une Espérance revigorée et désormais en pleine possession de ses moyens habituels. Tant mieux pour l’équipe de Bab Souika qui se retrouve devant une chance inouïe d’atteindre la finale de cette édition, étant donné qu’elle va affronter les Angolais de Primeiro de Agosto en demi-finale. Ces derniers ont surpris tout le monde en balayant de leur chemin l’ogre congolais : le Tout-puissant Mazembe.

Ce ne sera pas de la tarte pour les «Sang et Or», mais ce sera mieux que de croiser le fer avec TP Mazembe qui est tombé dans la trappe de l’excès de confiance. Alors il faut faire gaffe!

On ne peut pas passer sans blâmer le comporteme­nt regrettabl­e d’une frange du public sahélien ainsi que les écarts de conduite de Ammar Jemal à la fin du match et les déclaratio­ns irresponsa­bles d’un certain Zied Jaziri qui en ont été à l’origine en grande partie.

 ?? (Photos Mokhtar HMIMA) ?? ESS-EST a tenu ses promesses jusqu’au bout du suspense. On a eu droit à un beau vainqueur et un brave vaincu.
(Photos Mokhtar HMIMA) ESS-EST a tenu ses promesses jusqu’au bout du suspense. On a eu droit à un beau vainqueur et un brave vaincu.
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