Le début d’une trilogie

Le court métrage «Secrets de vents» de Imene Al Nasiri vient d’être sélectionné dans 2 festivals : Västera Film Festival en Suède (5-14 octobre) et Great lakes International film Festival aux Etats-unis.

«C’est un film d’atmosphère qui s’inscrit dans le cadre du cinéma réel fantastique, dit Imene Al Nasiri. Je m’inspire beaucoup de la littérature mondiale mais sans faire de l’adaptation. Dans «Secrets de vents» par exemple, je me suis inspirée du «Vieil homme et la mer». Ce n’est pas non plus le portrait du vieux pêcheur d’hemingway. Un vieillard cultivé, sage, esthète et qui initie sa petite-fille à communiquer avec la nature et lui explique qu’elle voit plus de choses que les voyants. Le film est aussi un voyage d’initiation à travers cette petite fille où on découvre que la véritable cécité est celle des voyants qui passent à côté de la beauté de ce monde sans la voir.

En voici le synopsis : Océane passe ses journées à jouer au bord de la plage avec le vent et les vagues. Elle a le don de ressentir les mouvements, le chant des poissons et même les dialogues des crabes sur les rochers. Océane est très attachée à son grand-père qui lui transmet sa sagesse et son expérience, son vécu à la mer, l’aide à tracer son chemin spirituel en tant qu’enfant aveugle et surdouée. Son grand-père entre avec sa barque dans les profondeurs de la mer le jour d’une grande tempête. Océane se cristallise sur un rocher, attend son retour. À la nuit tombante, le vieillard revient du noir, d’une expérience éprouvante comme un guerrier qui n’a jamais perdu une bataille. Le lendemain matin, il répare sa barque et entre dans la mer pour une promenade avec sa petite-fille. Océane a la figure de proue et son grand-père rame vers l’infini…

Des thèmes existentiels qui sont révélés à travers l’initiation de cette petite fille comme celui de la mort et où le grand-père cite «Jalel Eddine Erroumi» qui parle d’un voyage dans l’absolu. La réalisatrice, à travers ce choix, a voulu lier son film à des références de la littérature mondiale, mais aussi faire de ce court métrage une mosaïque de nationalités. Un acteur italien, une fille francolibanaise, un enfant francotunisien. « Secrets de vents», produit par Lotfi Layouni, aérien et poétique, promet d’être le premier d’une trilogie de courts métrages qui se complètent. «C’est mon rêve de réaliser cette trilogie, ajoute la réalisatrice, qui s’inscrit dans le réel fantastique».