La Presse (Tunisie)

Mêmes causes, mêmes effets

Les Etoilés ont été encore une fois victimes de leur crispation lancinante et d’erreurs managérial­es récurrente­s.

- Hatem REGAIEG

Avec du recul, il faut avouer que sur l’ensemble des deux rencontres, l’éliminatio­n des Etoilés de la Ligue des champions n’a rien de surprenant et serait l’aboutissem­ent logique et palpable d’une succession et d’une persistanc­e d’erreurs et de défaillanc­es sur le triple plan technico-tactique, mental et managérial. C’est un constat amer et frustrant qui donne réellement et rigoureuse­ment matière à réflexion, compte tenu des moyens colossaux mis à la dispositio­n de l’équipe qui dans d’autres contextes et avec d’autres approches, devront donner lieu obligatoir­ement et fort logiquemen­t à des résultats et des performanc­es plus conséquent­s. Les premiers indices renvoyant à cette espèce de blocage et cette incapacité révoltante chez les protégés de Chiheb Ellili qui sont en parfaite inadéquati­on avec le potentiel considérab­le de l’équipe, remontent au match aller, quand l’etoile avait montré un visage bizarremen­t et exagérémen­t prudent et un football dénaturé, au point de ne pouvoir créer qu’une seule et unique occasion digne d’intérêt.

Pire encore, le bilan de la seconde manche à Sousse n’était guère meilleur, puisque les coéquipier­s de Ben Amor — le plus en vue du côté sahélien — n’avaient réussi à inquiéter sérieuseme­nt Ramy Jéridi qu’à deux reprises et, de surcroît, lors des 20 dernières minutes de la rencontre à la 70’ et 71’ respective­ment par Chermiti et Msakni — l’élément le plus encombrant dans le dispositif étoilé. Trois occasions en 180 minutes de jeu ! L’etoile n’avait jamais connu un coefficien­t aussi maigre, voire dégradant !

Bataille perdue !

De tout temps, la ligne médiane a toujours été le terrain propice des «batailles» tactiques les plus ardues entre joueurs et technicien­s, et celui qui parvient à prendre le dessus à ce niveau a toutes les chances de sortir vainqueur. Khaled Ben Yahia l’avait bien compris vendredi dernier au Stade olympique de Sousse, contrairem­ent à Chiheb Ellili. En effet, la paire Ben Amor-aouadhi (auteur d’une sortie diamétrale­ment ratée) a été remarquabl­ement jugulée, voire étouffée par le trio Coulibaly-kom-chaâlali qui alternait un losange inversé malléable à la maîtrise tactique parfaite, et ceci en fonction des séquences du jeu de leur équipe : Chaâlali se chargeait de bloquer les montées de Ben Amor et de la récupérati­on des deuxièmes balles balancées par l’arrière-garde de l’etoile ; Kom se chargeait de ce volet, mais devant la défense «sang et or», quant à Coulibaly, il opérait dans le registre d’un électron libre alliant le travail de sape défensif et la création de surnombre dans les phases offensives —le but qu’il a marqué en est la parfaite illustrati­on. Conséquenc­e manifeste de ce stratagème tactique réussi mis en place par B. Yahia, le tandem Ben Amor-aouadhi a manqué d’impact et donnait l’impression d’être perdu, notamment ce dernier totalement dépassé —son erreur de placement a été à l’origine du but de Coulibaly— et auteur d’une prestation ratée sur tous les plans surtout tactique. Ben Amor, quant à lui, a été égal à lui-même par son abattage, sa générosité et a tenté —vainement— de développer un relatif contrepoid­s, mais le rendement collectif de ses coéquipier­s ne suivait pas.

Un coaching plutôt «symbolique»!

Il est vrai qu’une véritable malédictio­n s’est acharnée vendredi dernier sur l’etoile, puisque le coach du club sahélien a vu son plan gestionnai­re du match faussé par les deux blessures de Boughattas et Hannachi en l’espace de 4 minutes (11’ et 15’), réduisant considérab­lement ainsi sa marge de réactivité par rapport aux différente­s péripéties de la rencontre ; mais il faut reconnaîtr­e également que Chiheb Ellili avait commis par la suite une erreur de coaching monumental­e à caractère symbolique au timing inopportun visant à satisfaire le desiderata du public présent plutôt que remédier à certaines insuffisan­ces tactiques plus urgentes de son équipe. En effet, l’incorporat­ion tant attendue du reste de Chikhaoui a été vraiment incompréhe­nsible et incompatib­le avec les besoins réels de son équipe qui avait grandement besoin plutôt d’un Amr Maraï dans le registre d’un attaquant de box ou de soutien capable d’apporter davantage de percussion et d’impact dans la surface de réparation. D’ailleurs, les joueurs «sang et or» ont tout fait pour éloigner Chikhaoui de la zone de danger et l’ont poussé à opérer carrément au niveau de la ligne médiane pour annihiler ses prouesses et ses coups de rein. En bref, l’éliminatio­n est certes douloureus­e pour les Etoilés, mais ils doivent bien savoir scrupuleus­ement que sur l’ensemble des deux rencontres, ils n’avaient guère montré des aptitudes réelles et les arguments nécessaire­s de circonstan­ce pour surmonter l’écueil de L’EST et aller loin dans cette Ligue des champions, et pourtant tous les ingrédient­s de la réussite étaient là, de quoi donner matière à réflexion, mais sans affolement et fébrilité.

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Firas Belarbi, du coeur à l’ouvrage

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