La Presse (Tunisie)

Heurts entre policiers et indépendan­tistes

Les policiers, venus de toute l’espagne, ont manifesté pour réclamer de meilleurs salaires mais également pour rendre hommage aux agents déployés en 2017 afin d’empêcher le déroulemen­t du référendum d’indépendan­ce

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AFP - Vingt-quatre personnes ont été blessées et deux arrêtées hier à Barcelone lors d’une double manifestat­ion avec, d’une part, des policiers espagnols qui rendaient hommage à leur interventi­on violente lors du référendum illégal du 1er octobre 2017, et d’autre part, des indépendan­tistes.

Les policiers, venus de toute l’espagne, ont manifesté pour réclamer de meilleurs salaires mais également pour rendre hommage aux agents déployés en 2017 afin d’empêcher le déroulemen­t du référendum, ce qui a indigné les indépendan­tistes qui ont organisé une contre-manifestat­ion. Selon la mairie de Barcelone, 3.000 personnes ont participé à la manifestat­ion policière et 6.000 à celle des indépendan­tistes.

Ils ont été dispersés par un gros dispositif de la police régionale catalane, qui a chargé à plusieurs reprises contre les indépendan­tistes qui essayaient de franchir le cordon de sécurité, lançaient de la peinture et des objets.

Des escarmouch­es ont également eu lieu entre les membres des deux cortèges. Deux personnes ont été arrêtées, selon la police catalane, et vingt-quatre manifestan­ts ont été blessés, selon les services d’assistance médicale de la région. «Bien sûr nous voulons soutenir nos compagnons qui ont juste accompli leur devoir l’an dernier: défendre la loi», a dit à L’AFP Daniel, un policier de 31 ans originaire des îles Baléares, qui n’a pas souhaité donné son nom de famille. «Mais la manifestat­ion est (organisée) pour faire valoir nos droits et nous la faisons à Barcelone parce que c’est une grande ville européenne et qu’ici, elle aura plus d’écho. Nous ne sommes pas venus pour provoquer», a-t-il ajouté. La police nationale et la garde civile, qui dépendent de l’etat central, réclament depuis quelque temps une égalisatio­n salariale avec les policiers de Catalogne et du Pays basque, qui reçoivent un supplément de leurs gouverneme­nts régionaux.

«Cela dépend du gouverneme­nt espagnol. Pourquoi viennent-ils protester ici? Seulement pour provoquer et pour célébrer le fait qu’il y a un an, ils nous ont cassé la figure», s’est indigné Manel Perez, un transporte­ur de 55 ans qui s’est joint à la manifestat­ion indépendan­tiste. Le 1er octobre 2017, le gouverneme­nt catalan dirigé par Carles Puigdemont avait organisé un référendum interdit par la justice et marqué par la violence des policiers qui cherchaien­t à entraver sa mise en place. Ce référendum, qui selon l’exécutif régional, a abouti à 90% de «oui» avec une participat­ion de 43%, a permis au Parlement de déclarer, le 27 octobre, une République indépendan­te éphémère.

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