La Presse (Tunisie)

Une équation à trois inconnues

Le passage au prochain tour ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt.

- Skander HADDAD

En guise de réaction après l’éliminatio­n en Ligue africaine des champions, l’etoile Sportive du Sahel a offert une qualificat­ion aux huitièmes de finale de la Coupe arabe des clubs à ses supporters. C’est sans doute une maigre consolatio­n quand on compare la valeur des deux compétitio­ns, la Ligue des champions d’afrique étant plus importante sur le plan sportif, même si sur le plan financier, l’épreuve arabe rapporte plus. Cela dit, et face à une équipe adverse nettement inférieure, l’etoile n’a pas eu de soucis pour assurer sa qualificat­ion. Il faut reconnaîtr­e que les jeux étaient pratiqueme­nt faits dès la manche aller à Sousse où l’etoile l’avait emporté par trois buts à un. Le match retour face à Arramtha ne fut donc qu’une simple formalité quand on sait surtout qu’après un peu plus d’une demi-heure de jeu, les Etoilés menaient par trois buts à zéro. Il n’y avait donc plus de match même si les Jordaniens ont réduit le score en marquant un but d’honneur sans plus, comme au match aller. Mais cette victoire de l’etoile doublée de la qualificat­ion aux huitièmes de finale de l’épreuve ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt.

Que d’interrogat­ions

Outre ce résultat positif, il y a certaines zones d’ombre dans cette équipe étoilée. Nous commencero­ns par le poste de gardien de but. Les dirigeants du club du Sahel se mordent les doigts d’avoir congédié Aymen Mathlouthi. Aujourd’hui, et pourquoi ne pas l’affirmer, l’etoile ne dispose pas d’un portier à la hauteur des événements. Ni Krir ni Bédéri ne valent Mathlouthi. Quand une équipe veut jouer sur plusieurs fronts, elle doit disposer au moins de deux joueurs par poste. Quand on sait aussi que le poste de gardien de but représente près de 50% de l’équipe, on ne peut dès lors que constater les dégâts. Face à l’espérance en Ligue des champions d’afrique, Krir a fait une bourde sur le second but encaissé suite au tir de Sameh Derbali, provoquant la défaite de son équipe. Avant-hier contre Arramtha, Bdiri a imité son compère Krir. Sorti aveuglemen­t de sa surface, il a raté son dégagement du pied pour se faire surprendre par l’attaquant jordanien. Il y a donc urgence pour essayer de dénicher un gardien de but de valeur d’ici le mercato hivernal, bien que cela soit une denrée rare.

Le second problème de l’etoile est que l’équipe est en panne d’attaquants ou plutôt d’un buteur racé. Depuis le départ de l’algérien Baghdad Bounedjah au Qatar, le onze sahélien souffre de l’absence d’un goléador. Ni Chermiti et encore moins Amr Maraï n’ont fait oublier Bounedjah. Du coup, le résultat s’en est ressenti. L’etoile n’est plus percutante et manque de jeu en profondeur. Si bien que ce sont maintenant les défenseurs qui deviennent les buteurs à l’image de Ammar Jemal et Saddem Ben Aziza. Voilà donc une autre équation à résoudre pour Chiheb Ellili.

Le troisième point à élucider a trait à la formation rentrante. Face à Arramtha, le coach a eu l’audace d’aligner côte à côte Chikhaoui, Ben Arbi et Msakni. Chose qui n’a pas été faite en Ligue des champions d’afrique et qui ne sera pas faite en championna­t national face aux grosses écuries. Chiheb Ellili devra être plus courageux dans ses choix s’il veut mener la barque étoilée à bon port. Les supporters n’ont peut-être pas oublié le match nul face à Ben Guerdane en championna­t et le manque de lucidité des joueurs pour ne pas dire des attaquants. Alors ?

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Saddam Ben Aziza, le défenseur-buteur de l’etoile

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