La Presse (Tunisie)

«Le ministère de l’intérieur doit ouvrir la ‘‘chambre noire’’»

Des documents accablants n’auraient pas été remis à la justice

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«Le ministère de l’intérieur a refusé de remettre les documents des dossiers relatifs à l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi aux juges d’instructio­n», a indiqué hier Me Ridha Raddaoui, membre du collectif de défense dans l’affaire de l’assassinat de ces deux martyrs, lors d’une conférence de presse hier. Il a appelé le ministère de l’intérieur à ouvrir la «chambre noire» en rapport avec l’assassinat des deux martyrs et à cesser de protéger la structure impliquée dans ces crimes et qui, selon lui, «agissait sous la protection d’ennahdha en 2013». Selon Me Raddaoui, «Mustapha Khedr détiendrai­t une liste nominative de 400 agents de police et leurs numéros de téléphone. Ils auraient pour mission d’établir des rapports quotidiens à la structure».

Il a également souligné l’existence de deux autres listes nominative­s d’un groupe de délinquant­s déployés dans le district du Grand Tunis et qui auraient pour tâche de rendre des rapports quotidiens à la même structure. Riadha Raddaoui a aussi fait état de la relation entre le dénommé Khedr et les personnes impliquées dans l’assassinat de Belaïd et Brahmi. «Khedr aurait été le coordinate­ur des opérations d’assassinat», a-t-il souligné, faisant remarquer que les autorités judiciaire­s détiendrai­ent des pièces qui confirment un ensemble d’informatio­ns.

«Les chambres d’instructio­n ne sont pas au courant de ces pièces qui pourraient apporter une aide substantie­lle dans le processus de l’enquête», a-t-il tenu à préciser.

D’après Raddaoui, Mustapha Khedr appartient au groupe de Barraket Essahel accusé de la planificat­ion d’un coup d’etat en 1991. Khedr a été honoré par le président de la République provisoire Mohamed Moncef Marzouki.

Le membre du collectif de défense de Brahmi et Belaïd a également accusé le Mouvement Ennahdha de l’organisati­on de sessions de formation au profit de ces bases et cadres sur les méthodes de «mise sur écoute».

Selon lui, ces sessions de formation ont été assurées par un expert du ministère de l’intérieur qui avait mis ses compétence­s au service de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali.

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