L’aiea rappelle le principe de son indépendance
Netanyahu a évoqué au siège de L’ONU un «site de stockage atomique secret» à Téhéran et mis au défi l’agence internationale de l’énergie atomique de l’inspecter
AFP — Le directeur de l’agence internationale de l’énergie atomique (Aiea), sommé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de dépêcher des inspecteurs sur un site iranien accusé par Israël d’activités nucléaires illégales, a répliqué hier que «l’indépendance» du gendarme nucléaire de L’ONU n’était pas négociable. «Afin de préserver sa crédibilité, l’indépendance de l’agence s’agissant des activités de vérification revêt une importance primordiale», a déclaré le patron de l’aiea, le Japonais Yukiya Amano, dans un communiqué. Lors de l’assemblée générale de L’ONU, Benjamin Netanyahu avait jeudi accusé l’iran, cartes à l’appui, d’abriter un «site de stockage atomique secret» à Téhéran et mis au défi M. Amano d’envoyer des équipes pour «inspecter immédiatement ce site avant que les Iraniens ne le vident». Sans faire référence explicitement aux mises en cause lancées par le Premier ministre israélien, le communiqué du directeur de l’agence onusienne insiste sur le travail «impartial, factuel et professionnel» mené par l’aiea en matière de vérification des activités nucléaires.
L’aiea, dont le siège se trouve à Vienne, est chargée de vérifier que l’iran respecte ses engagements au titre de l’accord passé en 2015 avec les grandes puissances pour empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique. «Les évaluations concernant l’absence de matériels et d’activités nucléaires non déclarés pour l’iran se poursuivent», écrit encore M. Amano qui ajoute que l’aiea a jusqu’ici pu mener les inspections prévues par l’accord, «sur tous les sites et lieux qu’elle avait besoin de visiter».
Israël, pourfendeur du texte entre l’iran et les grandes puissances, et les Etats-unis, qui se sont retirés avec fracas de l’accord nucléaire en mai, ont plusieurs fois mis en doute la capacité de l’aiea à inspecter tous les sites nécessaires. Toujours sans référence directe aux allégations de M. Netanyahu sur l’existence d’un «site de stockage atomique secret» à Téhéran, Yukiya Amano indique que l’aiea «ne prend aucune information pour argent comptant» et que «toutes les informations obtenues, y compris celles de tiers, font l’objet d’un examen rigoureux et sont examinées en même temps que les autres informations disponibles pour parvenir à une évaluation indépendante». Depuis l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire âprement négocié par les grandes puissances, l’aiea a toujours attesté, au fil de ses rapports trimestriels, que l’iran remplissait ses engagements.